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Focus : Quel serait l’impact économique d’un conflit russo-ukrainien ?

- Conjoncture des pays émergents - mai 2014

21/05/2014

La persistance des tensions en Ukraine rend probable une intensification des sanctions européennes et américaines contre les intérêts de la Russie. Quelles conséquences pour l'économie russe d'une part, et pour l'approvisionnement énergétique des pays de l'Union européenne d'autre part ?

Principaux fournisseurs de gaz naturel de l'UE (tableau)

L’accord conclu le 17 avril 2014 à Genève entre les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Ukraine n'a pas permis de désamorcer le conflit russo-ukrainien et une intensification des sanctions contre les intérêts de la Russie est probable. Quelles en seraient l'ampleur et les conséquences ?

La Russie dépend fortement de ses échanges avec l'Europe
Près de la moitié des exportations russes soit 13% du PIB (produits énergétiques principalement) sont destinées à l’Union européenne tandis que 46% des importations russes proviennent de l’UE.

Pour l'Europe, l'enjeu est surtout stratégique
La Russie est le 1er fournisseur d'énergie fossile de l'Union européenne et la moitié du gaz russe importé par l’UE transite par l’Ukraine. L'Union européenne devra diversifier ses sources d'approvisionnement, particulièrement en gaz, mais cette diversification sera délicate à court terme.

La Russie, de plus en plus intégrée aux marchés financiers mondiaux
L’économie russe pâtit d'un climat des affaires structurellement dégradé dont résultent des sorties massives de capitaux. Ceci traduit un déficit de confiance des investisseurs internationaux mais aussi locaux à l’égard du système bancaire. Une aggravation du conflit pourraient accentuer les sorties nettes de capitaux et des sanctions visant le secteur bancaire russe le fragiliserait encore davantage.

Notre scénario
La forte interdépendance entre l’UE et la Russie laisse à penser que la Russie n'interromprait pas ses approvisionnements gazier et pétrolier. Le maintien de sanctions ciblées d'ampleur modérée que nous anticipons viendrait amplifier le ralentissement de l'économie russe, qui est d'abord d'origine structurelle. Un repli du PIB est envisageable pour 2014, le reflux se serait même déjà amorcé au premier trimestre. Pour les autres pays, les impacts seraient plus diffus.

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