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TVA sociale et compétitivité de l'industrie française, Michel Didier (Le Monde, Europe1)

Le Monde des 31 et 6 janvier, Europe 1 Midi, 5 janvier

30/01/2012

Lors de l'entretien télévisé du 29 janvier, le chef de l'Etat a annoncé l'adoption en octobre 2012 d'une hausse de la TVA (et de la CSG sur les revenus financiers) en compensation d'une baisse ciblée des charges sociales. Michel Didier répond aux questions du Monde et d'Europe 1 sur l'opportunité d'une "TVA sociale".

Interview de Michel Didier sur la TVA sociale et la compétitivité Le Monde 31 janvier 2012

Améliorer la compétitivité de l’industrie française a un coût

Le Monde a demandé à trois économistes d’expertiser les mesures que Nicolas Sarkozy a proposées lors de son entretien télévisé du 29 janvier : Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, Thomas Coutrot, co-président d’Attac et Michel Didier , président de Coe-Rexecode.

• Quels sont les avantages de la TVA sociale ?

Selon Michel Didier, "une baisse de charges compensée par de la fiscalité, de la TVA seule ou avec un autre impôt, a un effet vertueux sur la compétitivité. (...) Les travaux qui ont été menés à ce sujet, en particulier le rapport Besson de 2007, concluent à un effet positif sur l’emploi, mais avec une dispersion assez grande des résultats. (...) Mais une chose est sûre : la baisse du coût du travail pour l’entreprise est plutôt bonne pour l’emploi."

• Est-ce le seul moyen de restaurer notre compétitivité ?

"Pas tu tout ! C’est un ensemble de mesures de compétitivité qu’il faut mettre en place.. Il faut travailler à trois niveaux : le long terme, avec la recherche, l'innovation et les nouvelles technologies - ce qui se fait depuis dix ans - ; le moyen terme, avec les accords compétitivité emploi ; le court terme, avec la baisse des charges patronales."

Le Monde, 31 Janvier 2012, propos recueillis par Claire Guélaud

Interview de Michel Didier par Guillaume Cahour

Europe 1 Midi, 5 janvier 2011, 12h30

"Selon les dernières données Eurostat, le coût salarial est de 34,54 euros en France contre 30,95 en Allemagne. Nous étions au dessous de l'Allemagne il y a 10 ans, nous sommes aujourd'hui 11,5 % au dessus. C'est cet écart de coût qu'il faut combler, sans pénalité pour le salarié.

La mesure aura son plein effet sur la compétitivité rapidement si les entreprises ajustent leurs prix de production à la baisse. Cela permettrait d'ailleurs de compenser - au moins en grande partie - la hausse de TVA et de ne pas augmenter le prix pour le consommateur. Il est très probable que la concurrence, qui est très forte, jouera en ce sens.

La mesure permettrait aussi aux entreprises industrielles de restaurer leurs capacités financières. Il existe un fort décalage entre les résultats financiers des entreprises françaises et allemandes . Or, moins de résultats signifient moins de capacité à innover et donc moins de compétitivité."

"Baisser les charges générales aurait un impact positif sur des secteurs essentiels" : Questions à Michel Didier, économiste, président de Coe-Rexecode

Le Monde, 6 janvier 2012

C’est une mesure que nous défendons à Rexecode depuis le rapport Besson en 2007 . En baissant les charges sociales, elle va permettre de redresser notre compétitivité et l’emploi. (...) Si on veut un effet maximal sur le coût du travail, il faut baisser les cotisations famille, qui représentent 5,4 % de charges patronales et relèvent de la solidarité.(...) Baisser les charges générales aurait un impact positif sur des secteurs essentiels comme les nouvelles technologies.

Propos recueillis par Jean- Baptiste Chastand, texte intégral à lire sur le site du Monde

La TVA sociale, une bonne idée au pire moment ?

Reuters, 5 janvier 2012

"Des économistes s'inquiètent du moment choisi pour augmenter la TVA, alors que la France est peut-être déjà en récession. (...) Gilles Koleda , directeur des études du cabinet économique Coe-Rexecode, tempère ce risque : "Je ne crois pas qu'on puisse dire 'c'est trop tôt', le risque est plutôt : c'est un peu tard. Le ralentissement économique atténue les pressions à la hausse sur les prix, une partie du pouvoir d'achat des salariés pourrait être regagnée par une baisse des charges sociales et les entreprises seraient incitées à répercuter au moins une partie de la baisse de leurs coûts. "Il faut donner un coup de fouet, un bol d'air, aux industriels, en leur permettant de regagner un peu en compétitivité-coûts ", ajoute l'économiste, en soulignant la progression plus rapide des coûts salariaux en France ."

Jean-Baptiste Vey

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