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France - Pourquoi les créations d'emploi ont résisté au ralentissement de la croissance en 2022

- BFM Business, Good morning business, juillet 2023

12/07/2023

A l'occasion de la parution des Perspectives de l'emploi de l'OCDE, Denis Ferrand est revenu dans son édito sur la bonne tenue de l'emploi en France en 2022 malgré le ralentissement de l'activité, à rebours du consensus des prévisionnistes. Les dispositifs déployés face à la crise du Covid-19 ont permis de préserver les trésoreries des entreprises et d'éviter les suppressions d'emploi. Ce matelas de liquidité est en train de s'éroder, ce qui obligera certaines entreprises à faire des choix budgétaires, tant en matière d'investissement que d'emploi. Par contre, les pénuries de main d'œuvre restent fortes et l’adage selon lequel "l'emploi est la première variable d’ajustement" n'est pas d'actualité.

BFM Business, Good Morning Business, Edito Denis Ferrand 12/07/2023 (capture écran)

Denis Ferrand : Je ne sais pas si je dois vous remercier de m’avoir invité pour parler des prévisions d’emploi car c’est le sujet qui a pris à défaut tous les prévisionnistes depuis la pandémie de Covid-19, y compris Rexecode. Au début de l’année 2021, les prévisionnistes attendaient un taux de chômage à 9,3% en France en 2022 et ceux de l’OCDE à 10,2%. Il aura été au final de 7,1% à la faveur d’une progression de l’emploi qui est allée bien au-delà de la croissance économique. Il nous faut tenter de comprendre les origines de cette erreur de prévision.

L’erreur de prévision, c’est qu’on arrive pas à concevoir une croissance en berne avec des créations l’emploi, cela ne marche pas normalement ?

Sauf si vous avez créez des conditions où les entreprises n’ont pas à faire le choix de la suppression de l’emploi. Les économies de l’OCDE ont mis en place des dispositifs de préservation de la situation de liquidité des entreprises pendant la crise du Covid-19. Alors même que l’activité était stoppée, la liquidité n’a jamais été pris à défaut, à renfort de PGE et de fonds de solidarité dans le cas de la France, ou de Paycheck protection program aux Etats-Unis par exemple.

Ce sont ces dispositifs qui ont été les vecteurs de la préservation de l’emploi. Or, cette situation de surliquidité des entreprises a duré bien au-delà de la pandémie.

Et puis les difficultés de recrutement se sont généralisées. Pendant très longtemps on disait que l’emploi était la première variable d’ajustement à l’activité. Cela n’est plus vrai, au contraire.

Les marges des entreprises sont bonnes, il n’y a donc pas non plus de raison de faire des économies?

C’est en train de changer. Alors que les difficultés de recrutement restent sur un plateau élevé, comme l’a encore montré l’ enquête de conjoncture de la Banque de France parue ce 10 juillet, la situation de surliquidités des entreprises est en train de s’éroder. On le voit dans les enquêtes de trésorerie, dans les données Altares sur les défaillances qui retrouvent les niveaux de 2016. Donc, petit à petit, les entreprises vont réfléchir à deux fois au moment de faire leur budget, aussi bien pour l’investissement que pour l’emploi.

Quelle est votre prévision pour l'évolution de l’emploi pour 2023?

Dans Perspectives économiques pour la France, nous anticipons une progression de l’emploi en 2023, mais un recul en 2024 et donc une progression du chômage.

L'édito de Denis Ferrand dans l'émission Good Morning Business du 12 juillet 2023, présentée par Laure Closier et Christophe Jakubyszyn, et disponible en replay sur le site de BFM Business

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