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Compétitivité : la Banque de France évalue le poids des facteurs prix et hors-prix en tenant compte de l'internationalisation de la production

Compétitivité prix et hors-prix : Leçons des chaînes de valeur mondiales – Banque de France, juillet 2019

15/07/2019

La Banque de France, après avoir construit des indicateurs du coût du travail et de coût relatif tenant compte de l’internationalisation de la production au sein des chaînes valeur mondiales, évalue le poids des facteurs prix et hors-prix nationaux et la contribution des pays partenaires dans l’évolution de la compétitivité de huit pays, dont la France.

La Banque de France tente d’identifier les parts respectives des prix et des facteurs hors-prix (qualité, image de marque, innovation...) dans l’évolution des exportations de huit pays : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon et Chine. Les auteurs élaborent une méthode de calcul du facteur prix qui tient compte non seulement des secteurs exportateurs, mais aussi des secteurs contribuant indirectement aux exportations, résidents ou non.

L’internationalisation croissante de la production au sein des chaînes de valeur mondiales (CVM) renforce en effet la dépendance du prix des exportations à l’évolution des prix des importations intermédiaires utilisées dans leur production. En France, par exemple, le contenu importé dans les exportations est passé de 20 à 30% entre 1995 et 2011. Les auteurs montrent que les secteurs non-résidents sont déterminants dans l’évolution des coûts des exportations, expliquant par exemple environ trois quarts de leur hausse en France. Ainsi, dans l’évolution de la compétitivité, les facteurs nationaux peuvent peser comparativement moins que les facteurs externes.

Par exemple, la Banque de France construit un indicateur de coût unitaire du travail sensible à l’insertion dans les chaînes de valeur mondiales (CUT-CVM), permettant de décomposer le coût unitaire du travail selon son origine géographique. La contribution domestique aux changements dans le CUT-CVM varie suivant les pays. En France, en cumul entre 2000 et 2014, les évolutions des coûts domestiques n'expliquent qu'environ un quart de l’augmentation totale. Les trois quarts restants sont importés, le pays ayant le plus contribué étant la Chine.

Pour presque tous les pays, les secteurs de services tirent les coûts à la hausse, en raison de la hausse de la part des services dans la production des exportations. A l'inverse, les secteurs manufacturiers contribuent à la diminution des coûts.

Les auteurs construisent ensuite un indicateur de coût relatif (indicateur de taux de change effectif réel), tenant compte des variations des coûts d’un pays vis-à-vis de ses concurrents, puisque les pays sont interdépendants au sein des CVM. Là encore, la situation en zone euro est contrastée. La France présente un profil intermédiaire (+3% en 2014 par rapport à 2000), entre l’Allemagne, pays qui maîtrise le mieux ses coûts, et l’Italie ou l’Espagne dont les coûts progressent fortement jusqu’en 2009.

Dans un troisième temps, les auteurs évaluent le poids des facteurs de compétitivité prix et hors-prix pour chaque pays entre 2000 et 2014. La compétitivité prix se révèle déterminante pour les États-Unis tandis que celle hors-prix l’est davantage pour la Chine ou l’Espagne. Les deux effets, prix et hors-prix, se compensent pour le Royaume-Uni ou la France (contributions respectives des facteurs prix et hors-prix pour la France : -1,9% et +2,2%).

Compétitivité prix et hors-prix : Leçons des chaînes de valeur mondiales
Banque de France - Rafael CEZAR et Fanny CARTELLIER, Bulletin de la Banque de France N°224-2, 15 juillet 2019

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