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Quelle tendance pour l'inflation à court et moyen termes ?

- juillet 2005

07/07/2005

Alors que la légère reprise de l’inflation observée au cours des derniers mois doit beaucoup à la hausse des prix de l’énergie, la maîtrise de certains déterminants internes de l’inflation à court terme conduisent à tempérer les tensions inflationnistes : il est probable qu’à court terme, les pressions inflationnistes soient, au moins partiellement, contrebalancés par la persistance d’effets de discipline des prix.

L'année 2004 a marqué un tournant décisif dans les évolutions des prix à l'échelle mondiale. L'année dernière fut la première depuis les années 1970 durant laquelle aucune zone du monde n'a enregistré de progression annuelle des prix à la consommation à deux chiffres. Pour autant,le spectre de la déflation qui était apparu courant 2003 n'a pas resurgi.
La convergence des taux d'inflation à l'échelle mondiale vers le bas s'est accompagnée de la sortie de la phase de baisse des prix à la consommation que traversaient plusieurs économies asiatiques (Japon, Hong Kong etTaiwan) depuis la fin des années 1990.
A court terme toutefois, la persistance d'output gap négatifs en Europe mais également aux Etats-Unis, la pression concurrentielle exercée par les économies émergentes et la maîtrise des coûts salariaux unitaires aboutissent à ce que les risques d'accélération de l'inflation à court terme restent contenus.
En revanche , l'évolution à moyen terme de l'inflation apparaît plus délicate à tracer. Elle résultera de l'équilibre qui sera trouvé entre les influences de plusieurs forces contraires . Du côté des facteurs d'accélération de l'inflation peuvent notamment être rangés le surplus de liquidité qui demeure, de possibles hausses des prix des produits administrés dans les économies gagnées par un creusement du déficit public ; alors que la contribution à la maîtrise des tensions inflationnistes qu'a exercée dans un passé récent la baisse des prix des produits des TIC s'est atténuée. A l'inverse, du côté des facteurs de modération de l'inflation à moyen terme peuvent être rangées là encore la pression concurrentielle persistante des économies émergentes et l'effet de discipline des prix qu'elle occasionne ainsi que les anticipations d'un redressement même modeste des gains de productivité particulièrement en Europe. De même, l'output gap mettra encore probablement du temps avant d'être résorbé dans cette dernière zone. L'aléa majeur réside toutefois dans la manière dont sera dénouée la déformation de la structure des prix relatifs entre l'envolée des prix des actifs (immobiliers principalement ) et la sagesse retrouvée des prix des biens et services.

A noter, deux encadrés :
- "Une estimation de l’impact de la hausse du coût des approvisionnements énergétiques sur les marges des secteurs utilisateurs en France"
- "Les autorités monétaires doivent-elles intégrer les prix d’actifs dans leurs prises de décision ?"

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