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Point de conjoncture du Japon

20/04/2006

L'année 2005 a confirmé le redressement de la situation économique et financière du Japon.

Même si le partage de la valeur ajoutée a peiné à être plus en faveur des salariés, la consommation privée est restée dynamique, bénéficiant d'une amélioration du marché du travail et probablement d'effets richesse positifs liés à la hausse de la Bourse et à l'arrêt de la baisse des prix de l'immobilier. Malgré la flambée du prix du pétrole, les entreprises ont vu leurs profits continuer à s'accroître grâce à la conjugaison d'un yen bas et d'une demande mondiale toujours très dynamique . La forte hausse du Nikkei a également permis aux banques de continuer à assainir leurs bilans malgré une rentabilité encore faible. Outre la modération des tensions déflationnistes , la fin de l'année 2005 a été marquée également par la réouverture du canal du crédit ce qui a conduit la Banque du Japon le 9 mars dernier à annoncer la fin de la politique monétaire quantitative. Tous ces éléments suggèrent que le Japon connaît une reprise durable, les excès du passé tant en termes de surcapacités de production, d'emploi et de dette semblant être définitivement effacés. Pour autant, il subsiste des incertitudes quant à la capacité de la demande interne japonaise de prendre le relais des exportations pour assurer le dynamisme de l'activité et permettre au Japon de devenir une « locomotive » de la croissance mondiale.En effet, la reprise actuelle n'a pas conduit à une accélération des importations autres que celles d'hydrocarbures. Le Japon est donc de nouveau confronté à ce risque récurrent d'excédents courants massifs qui étouffent à terme la reprise via une hausse inévitable du yen. Si les tensions haussières sur la devise nippone restent contenues pour l'instant par la flambée du prix du pétrole qui réduit l'excédent commercial, elles pourraient ressurgir en cas d'une stabilisation des cours du baril de Brent (à moins que le dynamisme de la demande interne finisse par conduire à une accélération des importations). Par ailleurs, le processus de normalisation monétaire qui devrait conduire à un redressement des taux d'intérêt à court et long terme pourrait également accroître les tensions haussières sur le yen. Une remontée trop poussée des taux d'intérêt exigerait également du gouvernement un accroissement de la pression fiscale plus rapide que prévu afin de limiter l'accentuation de la dégradation des finances publiques via l'augmentation des frais financiers afférents à la dette.

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