La politique budgétaire a maintenu à flot l’activité en zone euro durant la pandémie de Covid-19, puis la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine. A tel point qu’entre fin 2019 et fin 2022 la consommation publique a permis à elle seule 60% de la croissance du PIB. L'hypertrophie du poids de la dépense et de la dette publiques ne s’est étonnamment pas transformée en tension majeure sur le marché des dettes souveraines européennes, malgré le durcissement de la politique monétaire de la BCE. Pour l’instant en tout cas, plusieurs facteurs anesthésiants n'opérant qu'à court terme.
04/05/2023 [Lettre de Rexecode]En zone euro et aux Etats-Unis les indices PMI composites préliminaires IHS Markit sont au plus haut depuis 11 mois, grâce aux services. En Allemagne, l’indice de climat des affaires Ifo remonte aussi mais reste en zone de contraction, le schéma étant inverse en France. Dans les deux pays, les perspectives de prix de vente sont nettement plus allantes dans les services que dans l’industrie. Selon les dernières données Eurostat, le niveau des dépenses publiques en zone euro dépasse de près de 5 points de PIB celui de 2019 ; les soldes bénéficient du dividende de l’inflation ce qui contribue à expliquer le peu de tensions sur les marchés de dette souveraine.
24/04/2023 [Synthèse hebdo]En un mois, se sont produites deux des trois plus grosses faillites bancaires des 50 dernières années aux Etats-Unis et la chute d’une des 30 banques globales systémiques en Europe. Ces trois institutions totalisaient 880 milliards de dollars d’actifs fin 2022. S’il existe évidemment des facteurs idiosyncratiques à ces défaillances, leur concomitance traduit aussi le retour du risque d’instabilité financière inhérent à la plus rapide hausse des taux directeurs depuis celle conduite par Paul Volcker en 1980. Ce risque a notamment des conséquences pour la politique monétaire, les finances publiques et la dynamique du crédit.
04/04/2023 [Lettre de Rexecode]Les indices PMI préliminaires de mars révèlent un regain de confiance dans les grandes économies avancées mais exclusivement dans les services, l’industrie restant en territoire de contraction, comme la construction. Dans ce secteur, l’effet de la hausse des taux se diffuse lentement mais sûrement, tandis que l’immobilier, commercial surtout, concentre l’inquiétude des marchés financiers depuis quelques jours. Pour l’heure, les CDS des banques américaines et européennes, certes plus élevés qu’en début d’année, ne traduisent pas la peur d’une défaillance systémique du système bancaire.
27/03/2023 [Synthèse hebdo]Malgré le coût exorbitant des mesures de soutien adoptées face à la pandémie de Covid-19 et au choc d’inflation, on ne constate que peu de tensions sur le marché des dettes publiques européennes. Ce paradoxe tient notamment à l’intervention massive de la BCE sur le marché secondaire et au dividende exceptionnel qu'apporte à court terme le retour de l’inflation. Mais ces protections joueront beaucoup moins sur le moyen terme. La trajectoire très incertaine des dettes publiques nationales nous amène à retenir l’hypothèse d’une remontée notable des spreads souverains vers 2027, en particulier dans le cas de l’Italie.
27/03/2023 [Perspectives économiques à moyen terme]