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Un quart des entreprises européennes pourrait subir une crise de trésorerie en 2021 (Euler Hermes)

Europe: one in four corporates will need more policy support in 2021 to avert a cash-flow crisis – Euler Hermes, 24 novembre 2020

30/11/2020

Déjà fragilisées par le premier confinement dû à la crise du coronavirus, de nombreuses entreprises européennes risquent de manquer de liquidités pour garantir le bon fonctionnement de leur activité, avec la deuxième vague de restrictions. Les entreprises françaises sont particulièrement vulnérables, en raison notamment du poids des impôts de production qui grèvent leur trésorerie selon Euler Hermès.

La première vague de confinement du printemps 2020 a affecté plus fortement que prévu la rentabilité des entreprises non financières européennes, malgré un soutien massif des gouvernements. Selon Euler Hermes, la marge bénéficiaire des entreprises a reculé de -7 points au premier semestre 2020 en France, de -5,2pp en Espagne et de -1,3pp aux Pays-Bas, contre + 1,1pp en Allemagne, + 2pp en Belgique et + 5pp en Italie.

Le reconfinement décidé à l’automne dans plusieurs pays européens pourrait avoir de nouvelles conséquences importantes sur la trésorerie des entreprises. Euler Hermes estime qu’en zone euro :

• Les résultats d'exploitation des secteurs les plus exposés pourraient baisser de 15 à 20% en moyenne en 2020 par rapport aux niveaux d'avant-crise.

• 24% des entreprises (plus de 4,1 millions) pourraient être « en situation de crise de trésorerie » en 2021 : 1 entreprise sur 4 en France ou en Allemagne, 1 sur 5 en Belgique ou aux Pays-Bas.

• Les excédents de trésorerie accumulés à fin juin, notamment grâce aux prêts garantis par l'Etat (PGE), "ne suffiront pas à compenser" pour faire face aux dettes et aux reports de charges fiscales d’ici mi-2021.

• Le chiffre d’affaires cumulé des entreprises exposées au risque de crise de trésorerie atteindrait 4300 Mds€, soit 20% du total du CA des entreprises (en France, 860 Mds€ de CA cumulé, soit 22% du total du CA des entreprises).

Euler Hermes estime qu’en France, les 2/3 de la contraction des marges des entreprises sont imputables aux impôts sur la production.

• Au deuxième trimestre, le montant des impôts de production versé par les entreprises françaises a doublé (22 Mds€) alors qu’il est resté stable en Allemagne (3 Mds€). En conséquence, en excluant les PGE (plus de 120 Mds€ contre 50 Mds€ en Allemagne), la trésorerie des entreprises françaises plonge au 2ème trimestre (-46 Mds€, contre -23 Mds en Italie ou -19 Mds en Allemagne).

• L’allégement de l’ordre de 10 Mds€ de l’impôt de production (prévu en 2021 et 2022 dans le cadre du plan de relance) ne permettrait qu’une hausse de +0,7 point par an des marges des entreprises françaises. Par conséquent, la politique budgétaire "devra faire davantage pour éviter une vague de licenciements et de défaillances en France".

Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, voir ci-dessous la référence du document

Europe: one in four corporates will need more policy support in 2021 to avert a cash-flow crisis
Euler Hermes - Ana Boata, Maxime Lemerle, Marc Livinec, Selin Ozyurt, Katharina Utermöhl, 24 novembre 2020

Voir aussi :

Assessing corporate vulnerabilities in the euro area
Banque Centrale Européenne - Financial Stability Review, novembre 2020

Cet encadré présente un nouvel indicateur composite (Z score) permettant d'analyser l'impact variable dans le temps et l'importance relative des facteurs qui déterminent la solidité financière et le risque de défaillance des entreprises. Des sous-indicateurs composites sont calculés pour chacune des cinq dimensions et l’indicateur composite global est obtenu en pondérant de manière égale les scores z des cinq sous-catégories.

L'indicateur montre une progression de la vulnérabilité financière des entreprises en zone euro avec la crise de la Covid-19, atténuée par les mesures monétaires et budgétaires. La dette des entreprises a augmenté mais ces dernières devraient pouvoir l'honorer sous réserve que les conditions de crédit restent favorables et que l'activité reprenne. Cela exclut tout arrêt brutal des mesures de soutien. La vulnérabilité financière des entreprises a atteint le niveau constaté lors de la crise de 2011 mais pourraient augmenter jusqu’à ceux de la grande crise de 2008.

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