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Le FMI évalue l'impact du Brexit sur la croissance et les secteurs d'activité britanniques

United Kingdom: Selected issues - FMI, novembre 2018

19/11/2018

Selon les estimations du FMI, en fonction des modalités de sa sortie de l'Union européenne, le niveau de production du Royaume-Uni pourrait baisser de 2,5 à 8% par rapport à son niveau avec un maintien au sein de l'UE. Cet impact sera très variable selon les secteurs d’activité et les régions britanniques, le secteur financier constituant un cas spécifique. Le Brexit compliquerait encore le redressement des finances publiques britanniques, dans un contexte de dette publique élevée et de vieillissement de la population.

Brexit simulations sectorielles (FMI, 2018/11)

Dans le rapport "Selected issues" qui accompagne son rapport annuel sur le Royaume-Uni, le FMI évalue l’impact à long terme du Brexit sur l'économie britannique.

Deux scénarios illustratifs de la relation future entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sont explorés. Le premier retient la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'UE : le Royaume-Uni quitte le marché unique mais négocie des tarifs préférentiels. Le second est celui d'un "no-deal" : les relations commerciales avec l'UE sont régies par les règles de l'OMC.

Ces scénarios illustratifs supposent différents degrés d’augmentation des coûts du commerce, un régime migratoire plus restrictif et une réduction des investissements étrangers. Un modèle d'équilibre général multi-pays et multi-secteurs est utilisé pour quantifier l'impact de la hausse des obstacles au commerce sur le PIB britannique. L'impact de la réduction de l’immigration européenne et des IDE est évalué sur la base d’études antérieures.

Selon les estimations du FMI, dans le cadre d'un scénario d'accord de libre-échange "typique", le niveau de production baisserait d'environ 2,5 à 4% par rapport à un scénario sans Brexit. En l'absence d'accord, dans le scénario où les échanges commerciaux du Royaume-Uni et de l'UE seraient régis par les règles de l'OMC, le niveau de la production chuterait d'environ 5 à 8%. Ces résultats sont globalement conformes aux études existantes.

• Pertes ou gains de production varieront fortement entre secteurs et régions

Selon leur niveau d'exposition aux échanges extérieurs les secteurs d'activité et les régions seront touchés de manière très variable. L'enjeu sera alors d'accélérer le processus de réallocation de la main d'oeuvre qui, s'il est plus rapide au Royaume-Uni qu'en Europe, l'est moins qu'aux Etats-Unis.

- Le secteur primaire et l'industrie agroalimentaire seraient gagnants (au risque de tirer la productivité nationale vers le bas). A l'inverse, surtout en cas de "no deal", des secteurs industriels importants, en premier lieu l'industrie chimique, verraient leur production baisser nettement (automobile, textile). L'effet moyen sur le secteur des services serait négatif, particulièrement dans les activités financières.

- Les services financiers sont stratégiques tant en raison de leur rôle dans l'économie britannique (7% du PIB) et mondiale (un quart des exportations de services en Europe, un autre quart dans le reste du monde). L’interdépendance avec l’Europe est importante et aucun accord ne au Royaume-Uni de conserver un accès aussi privilégié au marché européen qu'au sein de l’UE. Or le FMI souligne qu’il est à l’heure actuelle extrêmement compliqué d'en mesurer les conséquences précises pour le secteur (quel usage actuel du passeport financier et d’un éventuel substitut? Quelle efficacité de "l’écosystème" financier britannique?...).

Le FMI examine aussi dans ce rapport les enjeux de long terme des finances publiques britanniques. La dette publique reste élevée (86% du PIB) et très vulnérable aux chocs macroéconomiques. Le vieillissement de la population pèsera fortement sur les comptes publics, tandis que le problème de la productivité et les conséquences du Brexit rendront la consolidation budgétaire plus ardue encore.

Brexit: sectoral impact and policies
Fonds monétaire international, United Kingdom : Selected issues,
IMF Country Report, N. 18/317, novembre 2018

A voir également :

What happens if Parliament Rejects May's Brexit Deal ?
Centre for European Reform, Charles Grant, Insight, 16 novembre 2018

Dissecting the 'Deal'
Institute of Economic Affairs, Julian Jessop, 15 novembre 2018

Draft Withdrawal Agreement on the withdrawal of the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland from the European Union and the European Atomic Energy Community
Commission européenne, novembre 2018

Communication de la Commission - Préparatifs en vue du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne le 30 mars 2019 : plan d’action d’urgence
Communication de la Commission européenne, N°COM (2018) 880 final, novembre 2018, VF à paraître

Countdown to Brexit: No Deal Moving Into Sight
Standard & Poor's, Ratings Direct, 30 octobre 2018

Understanding the economic impact of Brexit
Institute for Government, 19 octobre 2018

Brexit: A blind date better than a bad breakup
Euler Hermes, Ana Boata, Economic Insight, octobre 2018

What If Brexit : le jour d’après
Natixis, Cross-Expertise Research, 12 octobre 2018

Brexit and the OBR's forecasts
Office for Budget Responsibility, Discussion Paper N°3, octobre 2018

Estimation de l’impact d’un éventuel "Hard Brexit" sur la croissance de la zone euro
Natixis, Dirk Schumacher, Special Report, octobre 2018

Et l'ensemble des Research Papers du NIERS (National Institute of Economic and Social Research) sur le Brexit

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