La désindustrialisation de la France se poursuit (Direction du Trésor - CEPII)

Trésor-Eco - Lettre du CEPII, février 2014

25/02/2014

Selon la Direction du Trésor, la désindustrialisation apparaît plus rapide en France que dans d'autres pays européens, malgré une base industrielle diversifiée et la présence de grandes entreprises bien insérées dans la mondialisation. Ce constat reflète à la fois les difficultés des entreprises industrielles françaises face à la concurrence internationale et une baisse de l'attractivité du site France pour les activités industrielles. La poursuite de la désindustrialisation et, en raison de son effet d'entraînement important, le ralentissement des gains de productivité dans l'industrie font peser un risque sur la croissance de long terme de l'économie française.

Dégradation de la compétitivité coût et hors-coût. Les difficultés des industriels français s'expliquent pour partie par une dégradation de leur compétitivité-coût. Cette dégradation est due à une forte progression des coûts salariaux unitaires de l'industrie et à la hausse du coût des biens intermédiaires. Elle contraint les industriels à baisser leurs marges pour maintenir leur compétitivité-prix. L'insuffisance des investissements qui en résulte a contribué à retarder la modernisation de l'appareil productif et à freiner la montée en gamme. La France se caractérise ainsi par une difficulté à se distinguer sur des critères hors-prix , notamment l'innovation, ce qui la rend plus vulnérable à la concurrence internationale.

L'industrie : quels défis pour l'économie française ? Direction générale du Trésor, Guillaume Ferrero, Alexandre Gazaniol, Guy Lalanne, Trésor-Eco N°124, février 2014

 

Le Cepii montre qu’un processus de désindustrialisation est à l’oeuvre au sein même des entreprises industrielles. Au-delà d’un basculement de la production et des emplois depuis les secteurs industriels vers les services, les activités des entreprises deviennent plus complexes et plus diversifiées. L'industrie française produit de plus en plus de services. Cette "servitisation" de l’industrie française, lente mais continue, s'observe sur l'ensemble de la période étudiée par le Cepii (1997-2007). Ce qui "devrait amener à réviser les grilles d’analyse de la désindustrialisation et les fondements des politiques de compétitivité et, en particulier, à revoir la façon dont sont estimés et comparés les niveaux de productivité et de coûts du travail".

Vers une industrie moins... industrielle ? Matthieu Crozet et Emmanuel Milet, La Lettre du CEPII N°341, février 2014

Et aussi, vient de paraître : EU industrial structure 2013: Competing in Global Value Chains, Commission européenne, février 2014