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L’Insee estime que les mouvements sociaux de 2018 ont eu un impact limité sur la croissance française

Note de conjoncture, Insee, mars 2019

25/03/2019

Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee évalue l'effet économique des mouvements sociaux de 2018, dont la grève "perlée" de la SNCF et le mouvement des "Gilets jaunes". Pour l'Insee, leur impact final reste modéré, et n'aurait pas pesé pour plus de 0,2 point de PIB en 2018.

Note Conjoncture Insee mars 2019

Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, après avoir terminé l’année 2018 sur un rythme de croissance modéré (+0,3% aux 3ème et 4ème trimestres), en 2019, l’économie française pourrait atteindre 0,4% de croissance par trimestre (soit +1,1% acquis mi-2019, après +1,5% sur l’ensemble de l’année 2018).

L'activité serait surtout portée par la demande intérieure, en particulier la consommation des ménages. La confiance des ménages se redresserait début 2019, et le pouvoir d’achat, "déjà stimulé fin 2018 par les réductions de la taxe d’habitation et de cotisations salariales, bénéficierait ensuite des mesures d’urgence annoncées en décembre".

L’Insee a évalué l' impact des divers mouvements sociaux sur l’activité économique en 2018 : la grève "en pointillés" des cheminots SNCF au deuxième trimestre, la grève à Air France, et les blocages et manifestations des gilets jaunes en fin d’année. Prudent, l’Insee rappelle les limites méthodologiques de ses estimations, concernant notamment la difficulté à isoler les effets de ces crises par rapport à d’autres aléas, et à évaluer la situation en l’absence de tout blocage ou manifestation.

Si les effets des mouvements sociaux ont pu être "sévères" dans certaines zones et pour certaines entreprises, leur impact macroéconomique apparaît selon l’Insee relativement modéré.

Les grèves dans les services de transport auraient pesé sur l’activité du deuxième trimestre 2018 à hauteur d’un peu moins de 0,1 point de PIB.

La consommation des ménages a fortement freiné au quatrième trimestre 2018 (0,0% contre +0,4% au troisième trimestre), mais ce ralentissement provient surtout de l’énergie et de l’automobile, "de façon en partie indépendante du mouvement des gilets jaunes" : faible consommation d'énergie en raison d'un climat plus doux que la normale, achats de véhicules différés à cause de la mise en place d'une nouvelle norme anti-pollution ou de la perspective de la revalorisation en janvier 2019 de la prime à la conversion. Pour les autres biens, les mouvements sociaux ont pu affecter les décisions d'achat, mais pas au-delà des variations mensuelles habituelles selon l'Insee.

Le seul impact clairement établi concerne la fréquentation hôtelière, qui a fortement baissé en décembre 2018, à Paris notamment (-5,3% par rapport à décembre 2017). Si certains achats semblent avoir été simplement reportés en janvier, occasionnant un contrecoup positif début 2019, le tourisme étranger pourrait continuer à pâtir des effets du mouvement social, notamment à Paris.

Au total, le mouvement des gilets jaunes aurait coûté environ 0,1 point de PIB au quatrième trimestre 2018, selon l'estimation de l'Insee, "avec toute l’incertitude qui s’y attache".

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Insee, Note de conjoncture, mars 2019

Voir en particulier l'éclairage sur l'estimation de l’impact macroéconomique des mouvements sociaux en 2018

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