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Rencontre avec les fédérations professionnelles

02/10/2002

Une réunion de conjoncture sectorielle s’est tenue à Rexecode ce mardi 24 septembre dans l’objectif de confronter nos perspectives macro-économiques présentées à nos adhérents le mercredi 18 septembre avec les observations des économistes des différentes fédérations d’activités industrielles, de construction et de services.
L’impression de déception qu’ont laissé apparaître les enquêtes de conjoncture les plus récentes après les espoirs de rebond qui se manifestaient en fin d’année dernière correspond relativement bien au sentiment général des économistes des fédérations quant à la tenue de l’activité. Toutefois plutôt que de parler de « pessimisme », ceux-ci préfèrent souvent évoquer un comportement de « prudence » de la part des entrepreneurs dans un contexte où la visibilité reste des plus réduites.

Pas de rebond de l’activité en 2003
Aucun participant à cette réunion ne s’attend à voir l’activité repartir fortement en 2003. A l’inverse, l’année prochaine s’inscrirait encore en retrait par rapport à 2002 pour un nombre important de secteurs. La reprise ne se manifesterait pas avant 2004 dans le conseil en informatique, l’équipement et les composants électroniques. Face à un climat des affaires dégradé, certains secteurs particulièrement déprimés, comme ceux des producteurs d’équipement électrique,privilégient le recours à des budgets trimestriels et non pas annuels. Ce comportement ne va pas sans peser sur leur comportement d’investissement. Les évolutions de prix des matières premières ont pesé sur les marges de secteurs fortement dépendants de ce type d’approvisionnement comme la chimie organique. Plus généralement, le ralentissement, voire la contraction de l’activité, se traduit par une forte pression à la baisse des prix qui contraint le rétablissement des marges des entreprises. Les délais de paiement s’allongent, ce qui pèse également sur leurs trésoreries.

L’ajustement de l’emploi va se poursuivre
Les perspectives d’embauche ne sont pas favorables dans la plupart des secteurs y compris dans ceux qui ont été confrontés à d’importantes pénuries de personnel au cours des années de forte croissance. Cette situation de pénurie de main-d’oeuvre perdure sur des qualifications précises, en particulier pour des postes de techniciens dans les secteurs de l’électronique et de l’équipement électrique. Plusieurs intervenants ont en outre souligné la profonde désorganisation induite par les 35 heures et qui vient parfois obscurcir la tendance de l’activité.
Le climat des affaires doit cependant être clairement distingué selon les postes de la demande auxquels sont destinées les productions des diverses branches d’activité. Différents intervenants membres de fédérations dont les produits sont destinés à la fois à la consommation des ménages et à l’investissement ont ainsi pu noter que la première restait relativement résistante contrairement au second dont la contraction serait loin d’être allée jusqu’à son terme. Globalement, le marché intérieur ne saurait être un moteur de croissance. Celui-ci doit plutôt être recherché dans les exportations extra-européennes, à la condition toutefois que le dollar ait bien cessé de reculer contre l’euro.

Les exportations hors Union européenne ont soutenu l’activité
Les représentants des fédérations professionnelles attribuent volontiers aux zones émergentes, en particulier l’Asie et l’Europe de l’Est, un rôle de soutien à la croissance que ne peut apporter l’Union européenne, celle-ci étant tirée vers le bas par une économie allemande dont la santé demeure très inquiétante. Les importations des pays de l’Est sont restées relativement dynamiques dans le domaine des produits chimiques, de la parfumerie et des automobiles (de même pour le Moyen-Orient). Mais c’est avant tout la demande émanant des pays d’Asie émergente qui tire les exportations françaises de certains secteurs vers le haut. Ainsi, celui du matériel électrique a été soutenu par ses exportations en direction de la Chine. De même, les prix des papiers et cartons récupérés ont flambé en juin en raison d’importations chinoises massives. La parfumerie a bénéficié de la légère reprise qui se dessine au Japon et mise beaucoup à moyen terme sur le potentiel du marché indien. En revanche, la situation actuelle en Amérique du Sud a été très néfaste aux secteurs de la parfumerie et de l’automobile (tout particulièrement en Argentine).
Elément positif, les constructeurs automobiles français gagnent des parts de marché en Europe, leur permettant de compenser la baisse des prix liée à l’intensité de la concurrence, par des volumes de production plus importants. Si le marché de l’automobile en Allemagne reste plat, celui de l’Espagne s’est stabilisé à un niveau élevé. En revanche, il y a un risque de retournement de la situation actuelle en Italie lorsque les primes à l’achat seront supprimées.
Enfin, dans le secteur de la mécanique, les exportations sont en progression au deuxième trimestre par rapport au premier et cela devrait continuer d’après les enquêtes sur les commandes à l’exportation. Par ailleurs, les commandes reçues par la mécanique allemande et qui sont connues à un rythme mensuel sont en reprise, et cela grâce aux marchés hors de l’Europe. La revalorisation de l’euro ne semble pas avoir exercé jusqu’alors d’effets dépressifs sur la progression des exportations.

Une consommation atone, un investissement en repli sensible et des stocks à un niveau très faible
La demande des ménages sur le marché national ne s’est globalement pas retournée. Les ménages ont certes freiné leurs achats l’électroménager à partir de juin 2002, mais à l’inverse, l’électronique grand public a connu une croissance de 4 à 6 % depuis le début de l’année grâce à la diffusion de nouveaux produits. La tendance est toutefois molle dans le secteur de l’automobile où les constructeurs attendent de connaître l’impact des incitations commerciales sur les achats des ménages pour estimer l’activité en 2002. L’activité de la parfumerie sur le marché intérieur a été plus sensible à l’ajustement des stocks réalisé par les distributeurs plutôt qu’à un retournement de la consommation dans ce secteur qui n’est pas encore avéré.
Les inquiétudes portent plus sur le rythme de l’investissement. Il est attendu en repli dans les travaux publics qui avaient pu bénéficier jusqu’alors de phénomènes de report d’une année sur l’autre de chantiers qui n’avaient pu être réalisés. La contraction attendue des co-financements de l’Etat pèsera en 2003 et en 2004 sur ce secteur. Confrontée aux difficultés de ses principaux donneurs d’ordre (télécommunications, assurances, banques…), l’activité de conseil informatique va souffrir du retournement de l’investissement dans ces secteurs. Celui-ci ne démarrerait pas avant 2004 sous le seul effet d’un besoin de renouvellement et non dans un objectif de développement. Si le secteur de la mécanique a pu résister relativement bien jusqu’à présent, cela ne tient pas à une dynamique favorable de l’investissement en Europe mais tient surtout à la modeste reprise technique liée à un mouvement de reconstitution de stocks en début d’année.
Cette reprise technique s’est évaporée depuis sans que pour autant les stocks aient été véritablement reconstitués. Ils sont même à un niveau quasi-nul pour les produits du secteur des matériels électrique et électronique de sorte que tout mouvement d’activité se trouve fortement amplifié à la hausse comme à la baisse.

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