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Conjoncture de l'économie française à l'automne 2010

Les mécanismes d'une croissance auto-entretenue se restaurent lentement - Octobre 2010

20/10/2010

Rattrapée par son handicap structurel de compétitivité, l'économie française reste en peine d'une franche accélération. Si le redressement de l'activité s'est étendu à la plupart des secteurs marchands, des signes de plafonnement apparaissent. Toutefois, le risque de rechute n’est pas le plus probable. De nouveaux moteurs de croissance, issus des revenus d'activité, prennent peu à peu le relais du soutien par la dépense publique. Le change euro-dollar, l’ampleur de la consolidation budgétaire et la situation des bilans des agents privés influenceront la durée de cette phase d'ajustement.

  • Quelques signes de plafonnement mais pas de rechute

Le redressement de l’activité s’est amplifié en France au cours du deuxième trimestre. Il s’est probablement prolongé au troisième trimestre mais sans nouvelle accélération. Plusieurs signes d’hésitation sont apparus dans les enquêtes de conjoncture récentes suggérant qu’un point haut du rythme d’activité a été franchi. Toutefois, le risque de rechute n’est pas le plus probable.

  • Le mécanisme de substitution de la dépense privée à la dépense publique se met progressivement en place

Le redressement de l’emploi et celui du salaire moyen par tête sont devenus les principaux éléments de soutien de la dépense des ménages. Les revenus d’activité se substituent aux transferts publics qui avaient soutenu le revenu des ménages durant la récession. La baisse des taux sur les crédits aux ménages se traduit par une progression de leur endettement sans occasionner une augmentation de leurs charges d’intérêt. Il en va de même pour les entreprises dont les situations de trésorerie se sont améliorées mais dont les profits peinent à être restaurés.

  • Deux handicaps : la compétitivité et la contrainte budgétaire

La croissance de l'activité est confrontée à deux écueils :

- la fragilité persistante de la compétitivité extérieure de l’économie française, qui se traduit par un nouveau recul de ses parts de marché à l'exportation, fragilité encore renforcée par l’appréciation de l’euro,

- l'éventualité d’une consolidation budgétaire plus rapide que celle attendue jusqu’à présent, en France comme chez ses partenaires européens.

Table des matières :

L’inertie relative de l’économie française
- Nouvelle érosion des parts de marché
- Plafonnement de la production industrielle
- Lente réanimation de la demande interne
- Le redressement de l’activité s’est généralisé à la majorité des secteurs
- Quelques signes de plafonnement de la croissance

Substitution entre les moteurs de la croissance
- L’impulsion en provenance des mouvements de stocks est à venir
- L’appréciation ex-post du soutien apporté par le plan de relance
- Amorce d’une substitution dans les éléments de soutien du revenu des ménages
- Accélération du salaire moyen par tête
- Redressement des effectifs employés
- Des estimations divergentes du taux du chômage
- L’inflation sous-jacente est sur un palier bas
- Le taux d’épargne des ménages est sur un palier haut
- Lent rétablissement de la situation financière des entreprises
- Progression de l’encours de la dette des sociétés non financières

Une restauration de la croissance sous la contrainte des évolutions de l’euro

Les trois leviers de la consolidation budgétaire attendue pour 2011
- La fin des mesures de relance
- La maîtrise de la dépense publique
- La réduction de dépenses fiscales et sociales
- Quelle trajectoire pour les ratios de finances publiques ?

Tableaux
Suppressions/réductions de dépenses fiscales et niches sociales, et recettes nouvelles
Trajectoires des finances publiques en France (2008-2020)

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