La crise énergétique affecte avant tout l’Europe, loin devant les autres régions du monde. Si l’ampleur du choc est encore incertaine, on peut en suivre les ramifications et donner quelques ordres de grandeur. La hausse des prix exerce d’abord un prélèvement massif sur l’économie, comparable en France à celui du choc pétrolier de 1979. Ensuite, elle dégrade la compétitivité-prix, et la rentabilité du système productif. L’absence de réponse coordonnée entre Etats membres, risque quant à elle d’accentuer les divergences au sein de l’UE. Ce choc affaiblit l’économie européenne au moment même où elle doit investir massivement dans la transition énergétique.
13/12/2022 [Analyse et diagnostic]Face à l'envolée des prix du gaz et de l'électricité, les industries dont la production est fortement consommatrice d'énergie (raffinage, chimie, métallurgie, papier, etc.) disposent de diverses options: renforcer l'efficacité énergétique, décaler sur des créneaux tarifaires moins coûteux la production, ou bien la réduire. Cette baisse de production est surtout sensible en Allemagne, puis en Italie, en particulier dans la chimie, moins en France où la hausse des prix de l'énergie a été moins vive.
02/12/2022 [Lettre de Rexecode]Entre vague de chaleur et stocks au plus haut, le prix spot du gaz en Europe s’est fortement détendu ces dernières semaines. Malheureusement ce prix ne représente qu’une part infime des échanges quotidiens de gaz qui se font plutôt sur les marchés à terme. Ces derniers affichent des prix en baisse mais encore très supérieurs au prix moyen de 2019, près de dix fois s'agissant des livraisons à un an, pour l'hiver 2023. Le prix spot de l'électricité est tout aussi trompeur, l'écart avec les prix à terme étant particulièrement élevé pour les livraisons à trois mois, là où l'incertitude sur les approvisionnements est la plus forte.
03/11/2022 [Lettre de Rexecode]Sur la base des consommations d’énergie des secteurs industriels et selon une estimation plutôt conservatrice d’évolution des prix, la hausse de la facture de gaz et d’électricité de l’industrie française dépasserait 6 milliards d’euros en 2022 par rapport à 2019, soit une hausse de plus de 40%. Les secteurs les plus exposés sont la chimie (+1,6 milliard), l’agro-alimentaire (+1,3 milliard) et les minéraux non métalliques (+800 millions). Ce calcul ne tient pas compte d’éventuels mécanismes de compensation.
06/10/2022 [Points d’actualité]Le "marché du carbone européen" est le seul élément de la politique énergie-climat qui s’applique uniformément à tous les Etats membres. Il permet d’introduire un "prix du carbone", aujourd’hui d’environ 70€/tCO2, qui couvre de l’ordre de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne, ce qui en fait le principal pilier de sa politique de décarbonation. L'expérience montre que la tarification carbone est un instrument déterminant de la sortie des énergies fossiles et de l’efficacité-coût de l’action climatique.
05/10/2022 [A-noter]