La tarification des émissions de gaz à effet de serre ou "taxe carbone" est un outil efficace de lutte contre le changement climatique. L’Union européenne vient d'adopter plusieurs textes qui en renforce le rôle, tout en cherchant à préserver la compétitivité européenne. Si la cible parait bonne, la mise en œuvre pose question. Le système de permis gratuits qui permet de compenser la distorsion de concurrence entre les entreprises européennes et leurs concurrentes hors UE, dont les émissions sont moins, voire pas taxées, doit disparaitre progressivement au profit d'un nouveau "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières". Or ce MACF présente des défauts de conception importants, porteurs de risques pour l’industrie européenne.
19/06/2023 [Rexecode dans les médias]L’Union européenne vient d’adopter trois textes qui renforcent fortement le rôle dévolu au "prix du CO2" en Europe, c’est-à-dire qui rendent payantes, pour les acteurs concernés, les émissions de gaz à effet de serre. Cette incitation économique puissante à la décarbonation a pour revers un alourdissement de la facture pour les entreprises produisant en Europe. Or, le nouveau mécanisme d'ajustement carbone à la frontière (MACF) qui remplacera progressivement le système d'attribution de permis gratuits, présente des lacunes majeures qui pourraient menacer la compétitivité de l’industrie européenne et française.
07/06/2023 [Repères de politique économique]Dans son rapport sur Les incidences économiques de l’action pour le climat, France Stratégie conclut qu'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 nécessitera une accélération brutale et coûteuse de l'effort de décarbonation en France. Il s'appuie notamment sur un panel d'estimations, dont celles du pôle Energie Climat qui a estimé l'effort d'investissement supplémentaire entre 58 et 80 milliards d’euros par an d'ici 2030. Un lourd "budget décarbonation" qui pourrait être revu en hausse avec les nouveaux objectifs européens. L'essentiel des baisses passées venant de l'industrie, "il va falloir s’attaquer bien plus franchement aux émissions des bâtiments et des transports" précise Raphaël Trotignon.
26/05/2023 [Rexecode dans les médias]Face à la crise énergétique les pays européens ont adopté des dispositifs nationaux pour atténuer le choc de prix pour les entreprises. Nos simulations montrent que la France amortit davantage la hausse de prix de l’électricité pour les TPE et les gros électro-intensifs, mais que l’Allemagne protège davantage les autres entreprises. S’agissant du gaz, les entreprises sont moins soutenues en France et en Espagne (hors TPE), qu’en Allemagne et en Italie. Pour autant, toutes subiront en 2023 un choc de prix préjudiciable à leur compétitivité, contrairement à leurs concurrentes aux Etats-Unis.
28/02/2023 [Repères de politique économique]Les incertitudes sur les conditions de l’approvisionnement en gaz naturel ont eu plusieurs conséquences en Europe, d'abord sur les prix du gaz et de l'électricité qui se sont envolés, ensuite sur la reconstitution des stocks, maximale à l'approche de l'hiver 2022, et enfin sur les comportements de consommation, des entreprises en particulier. La production des secteurs intensifs en énergie a chuté et s’établit 4 points sous son niveau de fin 2019, quand l'industrie est 6 point au-dessus. La contrepartie est une détente du prix de marché du gaz, qui reste trois fois plus élevé que sa moyenne historique.
06/01/2023 [Lettre de Rexecode]