Focus
Perspectives économiques à court terme
Dans le cadre des travaux de la commission des Finances du Sénat sur le projet de Budget 2026, Olivier Redoulès a présenté le diagnostic et les prévisions de Rexecode pour la croissance économique et les finances publiques en France, aux côtés d'Éric Heyer (OFCE) et de Natacha Valla (Conseil national de productivité). Il a notamment exposé plusieurs scénarios de politique budgétaire avec leur impact sur la trajectoire de la dette publique à moyen terme.
Rexecode anticipe dans ses prévisions pour 2026 un redressement modéré de la croissance française (0,9%, sous son potentiel), et de l'investissement (1%) qui ne compenserait pas la baisse de 2025. Le taux d'épargne baisserait un peu au profit de la consommation mais resterait très élevé.
La modération de la croissance mondiale se poursuivrait et le ralentissement des Etats-Unis, un peu masqué en 2025, se confirmerait. Olivier Redoulès a souligné la menace que représente pour les industriels, en Europe et en France, les surcapacités de production de la Chine alors que se ferme le marché américain. Un "deuxième choc chinois" sur la compétitivité après celui de l'entrée dans l'OMC, d'autant plus préoccupant que la Chine a préservé sa compétitivité-prix tout en montant en gamme.
La résilience de l'économie française depuis la dissolution de 2024 a pu surprendre mais elle recouvre des réalités sectorielles hétérogènes, la construction et l'industrie manufacturière se portant beaucoup moins bien que les services. Elle reste aussi sous la menace d'un regain de l'incertitude. Ainsi, alors qu'un ensemble de facteurs laissent espérer un redémarrage modeste de l'investissement des entreprises en 2026, les enquêtes menées par Rexecode auprès des trésoriers de grandes entreprises (1) et des dirigeants de PME (2) montrent l'incidence de l'incertitude politique sur les projets d'investissement.
Rexecode estime le coût de cette incertitude à -0,2 points de PIB à fin 2026 (moins que l'OFCE).
Le déficit budgétaire s'établirait à 5,3% du PIB en 2025 et 5,0% en 2026, ce qui est proche des prévisions présentées par l'OFCE.
La situation des finances publiques est très dégradée et le risque est que, du fait du contexte politique, on privilégie les mesures budgétaires les moins coûteuses pour la croissance à court terme, mais qui sont aussi les plus pénalisantes pour la croissance potentielle.
Le levier de la fiscalité devra être utilisé avec précaution. D'abord parce que l'effort à réaliser est très important, ensuite parce que la France n'a pas encore résorbé le choc fiscal des années 2010 (3,6 points de PIB) malgré les baisses de prélèvements adoptées depuis. Relativement à nos voisins avec Les prélèvements nets acquittés par les entreprises françaises restent supérieurs de +4,4 points de valeur ajoutée à la moyenne de nos voisins européens.
Rexecode a évalué plusieurs scénarios de politique budgétaire au regard de l'objectif de stabilisation de la dette à moyen terme (2050). Si l'effort affiché dans le Programme de stabilité présenté en 2024 aux autorités européennes (de l'ordre de 4,6 points cumulés entre 2026 et 2031) est maintenu, il est possible de stabiliser la dette publique, y compris en allant plus lentement. Par contre, réduire l'effort de moitié est un scénario à risque, nous exposant en cas de hausse de taux à une trajectoire explosive de la dette.
> Budget 2026 : qu'en pensent les économistes ?
Commission des Finances du Sénat, 22 octobre 2026 (vidéo)
PLF pour 2026 - Audition commune de MM. Éric Heyer, directeur du département Analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Olivier Redoulès, directeur des études de l’Institut Rexecode et Mme Natacha Valla, présidente du Conseil national de productivité (CNP) sur les perspectives de l’économie française et la situation des finances publiques.
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Synthèse conjoncturelle hebdo
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