Selon les chefs d'entreprise interrogés fin août-début septembre, la trésorerie des PME/TPE ne se dégrade plus et ses perspectives à 3 mois se redressent. 45% des dirigeants comptent investir en 2025, une proportion stable mais pour des montants plus élevés. L'incertitude politique assombrit le tableau, 57% des dirigeants redoutant qu'elle ait un impact négatif fort sur l'activité, proportion qui repart à la hausse, plus encore depuis l'annonce du vote de confiance. La faiblesse de la demande reste, de loin, le principal frein à la croissance alors que les difficultés de recrutement reculent.

•    La dégradation continue de la situation de trésorerie depuis les points hauts atteints en 2021 pourrait s’interrompre. Un tiers des dirigeants jugent certes leur trésorerie difficile, une proportion globalement stable depuis début 2024, mais les perspectives d’évolution dans les 3 prochains mois se redressent. L’allongement des délais de paiement des clients vient toutefois peser sur leurs liquidités. Les conditions d’accès au crédit de trésorerie se stabilisent ce trimestre tandis que les conditions d’accès au crédit d’investissement se détendent à nouveau.

•    La faiblesse de la demande, qu’elle soit actuelle ou anticipée, constitue toujours, de loin, le principal frein à la croissance. Elle est cependant un peu moins prégnante ce trimestre. 61% des dirigeants la perçoivent comme un frein majeur au développement de leur entreprise, une proportion en recul de 3 points sur le trimestre mais encore proche du niveau record atteint au printemps.

•    45% des dirigeants ont investi en 2025 ou prévoient de le faire d’ici la fin 2025, une proportion qui tend à se stabiliser depuis le début d’année. Les intentions d’investissement apparaissent un peu plus faibles depuis l'annonce du vote de confiance le 25 août (42% contre 47% chez ceux ayant répondu avant). Mais, le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis, qui avait atteint au premier semestre 2025 son plus bas niveau hors période Covid, se redresse de 7 points ce trimestre. Il se redresse également, de 5 points, si on ne considère que les réponses reçues après le 25 août.

•    Les dépenses d’investissement financent majoritairement le renouvellement et la modernisation des équipements, mais les dirigeants sont un peu plus nombreux qu’au printemps à investir pour étendre leur capacité de production. Ce dernier motif reste cependant moins cité qu’un an auparavant. La moindre priorité donnée aux investissements verts se confirme. 31% des dirigeants prévoient d’allouer une partie de leurs dépenses d’investissement au titre de l’environnement, une proportion en baisse de 5 points sur un an et de 13 points sur deux ans, alors en pleine crise énergétique. Cette proportion reste toutefois supérieure à sa moyenne pré-Covid (24%). 

Focus Incertitude politique

•    L’incertitude politique continue d’inquiéter les dirigeants. 57% d’entre eux anticipent qu’elle aura un impact négatif fort sur leur activité, une proportion qui repart à la hausse ce trimestre (+4 points) mais reste moindre qu’en début d’année (61%). Malgré la persistance du climat d’incertitude, son impact sur les perspectives d’embauches semble se réduire, avec près de la moitié des dirigeants ayant un projet d’embauche prévoyant de le maintenir, une proportion en nette hausse pour le 2ème trimestre d’affilé. En revanche, l’impact sur les projets d’investissement est plus persistant, même si l’on observe également une légère baisse des intentions d’annulation de ces projets.

enquête BPI Rexecode focus difficultés de recrutement 2025-09

•    L’annonce le 25 août par François Bayrou, alors Premier Ministre, de la tenue d’un vote de confiance début septembre a ravivé les inquiétudes des dirigeants. Ceux qui ont répondu après cette date* sont nettement plus nombreux à redouter un impact majeur du climat d’incertitude sur l’activité de leur entreprise (67% d’entre eux contre 50% pour ceux ayant répondu entre le 21 et le 25 août). Ils déclarent également plus fréquemment reporter ou annuler leurs projets d’embauche et d’investissement. Reste à savoir si ce regain d’inquiétude est durable ou si la nomination rapide d’un nouveau Premier Ministre permettra de les atténuer.

Focus Recrutement

•    Les difficultés de recrutement sont moins pesantes qu'il y a un an et qu’avant Covid même si elles constituent toujours un frein à la croissance pour 38% des dirigeants. Alors que le marché du travail est moins porteur, on observe, par rapport aux éditions antérieures, à la fois moins de dirigeants en recherche de personnel et moins de difficultés ressenties parmi ceux qui cherchent à recruter. 60% des dirigeants ayant cherché à recruter au cours des 12 derniers mois ont rencontré des difficultés, contre 76% en moyenne entre 2018 et 2023. Si la conjoncture participe au reflux de ces difficultés, une part notable de dirigeants (38%) considèrent qu’elles sont essentiellement structurelles. 

Focus Recrutement enquête BPI Rexecode septembre 2025

•    La principale barrière à l’embauche est le niveau de qualification inadéquat du candidat pour le poste proposé (cité par 35% des dirigeants rencontrant des difficultés de recrutement), juste devant l’absence de candidats (33%). La faible adaptabilité perçue du candidat et les prétentions salariales sont également des barrières en nette progression depuis 2019. Pour s’adapter, les dirigeants modifient principalement leurs modes de recrutement (35% d’entre eux), mais revoient aussi à la baisse leurs attentes en termes de qualification, beaucoup plus que par le passé (33% contre 22% en 2023 et 20% en 2019). Un tiers estime avoir été contraint de restreindre son activité en raison de ces difficultés de recrutement, une proportion globalement stable depuis 2019.
 

* Cette 29e édition publique du Baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode a été réalisée du 21 août au 3 septembre 2025