L'enquête menée début septembre auprès des trésoriers des grandes entreprises et ETI confirme les tensions sur la trésorerie d’exploitation et la relative résilience de la trésorerie globale. Interrogés lors de la phase d’incertitude entourant le vote de confiance, les trésoriers sont plus nombreux qu'en juillet à anticiper un impact négatif de la situation politique sur la trésorerie, les conditions de financement et l'investissement.

• Les soldes d'opinion révèlent toujours des tensions sur la trésorerie d’exploitation, tandis que la trésorerie globale reste relativement résiliente. 22% des entreprises jugent la situation de leur trésorerie d'exploitation difficile, un niveau bien supérieur à la moyenne de long terme (16%) qui ne s'améliore que de 1 point par rapport à juillet. La trésorerie globale reste proche de sa référence de long terme en tendance malgré un petit sursaut en septembre.

Enquete tresorerie exploitation AFTE-METI-Rexecode 2025-09 (graphique Rexecode)

• L’environnement international est perçu comme exerçant un impact négatif sur les trésoreries.

• Le jugement sur les délais de paiement clients s’améliore légèrement, mais reste dégradé, tandis que la tendance des délais fournisseurs demeure stable.

L'incertitude politique entame la confiance des trésoriers

Le 25 août, François Bayrou a annoncé la tenue d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre, qui a entrainé comme anticipé la chute de son gouvernement. Moins attendue, la nomination rapide d'un nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, est intervenue le 9 septembre au soir. 

Au cœur de cette nouvelle vague d’incertitude, nous avons de nouveau interrogé (entre le 3 et le 10 septembre) les ETI et grandes entreprises sur l’impact des événements politiques sur leur activité. Ces derniers semblent générer davantage de conséquences négatives qu'en juillet.

Un nombre croissant d’entreprises anticipent des répercussions fortes de l’instabilité politique sur leur trésorerie (18% en septembre contre 13% en juillet). Les difficultés budgétaires de la France et la tension sur les taux souverains affectent également le financement des entreprises, puisque seuls 20% des répondants estiment désormais que l’incertitude n’aura aucun impact, contre 35% en juillet. L’effet négatif s’accentue aussi sur les projets d’investissement, 20% des entreprises anticipant un impact fort, contre 16% en juillet dernier. 

En revanche, la dynamique des embauches reste globalement stable, sans détérioration notable.