Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La dernière enquête Bpi France/Rexecode menée courant octobre auprès des dirigeants de PME et TPE, confirme que face à la dégradation de leur trésorerie et à l'incertitude en matière de politique économique dont ils estiment qu'elle affecte fortement leur activité, les chefs d'entreprise sont de plus en plus prudents sur leurs projets d'investissements et d'embauche. Interrogés sur les mesures fiscales des dernières années, ils saluent particulièrement la baisse de l'impôt sur les société et l'extension des allégements de cotisations sociales.
Les réponses apportées par les chefs d’entreprise au questionnaire transmis par Bpifrance et Rexecode ont été collectées entre le 15 et le 27 octobre 2024 ; environ 1050 réponses ont été recueillies.
Déjà en baisse lors de la précédente enquête Bpi France/Rexecode réalisée en août 2024, l'opinion des chefs d'entreprises sur leur trésorerie se dégrade nettement, qu'il s'agisse de son évolution récente (-6 points) ou attendue ces prochains mois (-5 points). C'est aussi le cas des conditions d’accès au crédit pour le financement de l’exploitation courante. La part de dirigeants rencontrant des difficultés à financer leurs investissements reste stable à un niveau bas.
Les freins à l’activité penchent désormais franchement vers le versant de la demande, beaucoup plus que vers des contraintes d’offre. Les contraintes de demande sont citées par 60% des dirigeants de PME/TPE, soit une forte hausse ce trimestre (+5 points) pour atteindre un niveau record*. Les difficultés de recrutement, citées par 44% des dirigeants sont à l’inverse tombées à un plus bas*. *hors période Covid.
43% des dirigeants de PME/TPE ont investi ou comptent investir cette année 2024, une proportion en baisse de 3 points sur le trimestre et de 9 points sur un an. Parmi les motifs d’investissement, l’extension de capacité de production, de vente ou d’accueil et l’introduction de nouveaux produits ou services sont moins souvent citées, l’objectif de mise aux normes est plus fréquent et le motif environnemental se stabilise (cité par 37% des PME/TPE).
Focus : incertitude en termes de politique économique, évolution passée et future des prélèvements obligatoires
56% des chefs d'entreprises estiment que l'incertitude en matière de politique économique a un impact fort sur l’activité de leur entreprise (+5 points par rapport à l’enquête d’août 2024). Dans ce contexte, seuls 34% des dirigeants prévoient de maintenir leur projets d’investissement. 45% comptent les reporter et 21% les annuler. Les projets d'embauche sont aussi affectés : 46% des dirigeants les maintiendraient, 35% prévoient de les reporter et 19 % de les annuler.
Interrogés sur leur perception de l’évolution globale des taux de prélèvements fiscaux et sociaux depuis dix ans, seule une minorité de dirigeants de PME/TPE ressentent une baisse des prélèvement obligatoires (14%), alors qu’un tiers déclarent une forte hausse et un quart une hausse modérée.
La baisse de l’impôt sur les sociétés (IS) et l’extension des allègements de cotisations sociales employeur jusqu’à 2,5 Smic sont jugées comme les principales mesures fiscales les plus bénéfiques de ces dernières années. L’extension des allègements arrive en tête chez les PME/TPE industrielles, qui sont aussi plus nombreuses à mentionner comme bénéfiques la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et celles de la taxe foncière et de la cotisation foncière des entreprises sur les locaux industriels.
Logiquement, parmi les prélèvements dont la hausse serait la plus pénalisante, les PME/TPE citent d'abord l’IS (46%) puis les cotisations employeurs entre 1,2 et 2 Smic (41%). Les PME/TPE de l’industrie seraient davantage pénalisées par une hausse des cotisations entre 1,2 et 2 Smic (51%d’entre elles).