En avril, l'opinion des trésoriers des grandes entreprises et des ETI sur la trésorerie d'exploitation se dégrade sensiblement et les délais de paiement s'allongent. La stabilité du jugement sur la trésorerie globale témoigne cependant d'une certaine résilience face aux chocs économiques récents. D'ici fin 2025, la combinaison du ralentissement de la croissance et du repli de la demande est perçu comme le premier risque pour les trésoreries, devant les tensions géopolitiques et l’instabilité mondiale. 

•    En mai, le solde d’opinions des trésoriers des grandes entreprises et des ETI sur la situation de la trésorerie d’exploitation se détériore sensiblement à des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis la crise sanitaire. Près d'un-quart des trésoriers jugent la situation de la trésorerie d'exploitation difficile contre 16% en moyenne de long terme. 

•   Le jugement sur la trésorerie globale est stable, évoluant depuis plusieurs mois autour de sa moyenne de long terme, ce qui témoigne de la résilience de la trésorerie d’ensemble des grandes entreprises et des ETI face aux nombreux chocs internes et externes récents.

graphique trésorerie d'exploitation (Rexecode, Meti, AFTE, mai 2025) graphique Rexecode

•    Les délais de paiement des clients continuent de s’allonger, le solde d'opinion atteignant un niveau particulièrement élevé, proche de ses records historiques hors période Covid. Le paiement des fournisseurs suit le mouvement inverse si bien que le solde commercial se détériore fortement, ce qui pourrait accentuer les tensions de trésorerie à court terme pour les entreprises concernées.

Risques associés à l'environnement économique et financier selon les trésoriers: (1) l'affaiblissement de la croissance et de la demande, (2) les tensions et l'instabilité mondiales, (3) le resserrement budgétaire en France

Dans un contexte économique et financier particulièrement chahuté, marqué par une incertitude croissante d’origine tant internationale que nationale, le principal risque perçu par les grandes entreprises et les ETI pour leur trésorerie en 2025 reste le ralentissement économique et le repli de la demande. Ce facteur est cité par 80% d’entre elles.

En deuxième position, les tensions géopolitiques et l’instabilité mondiale suscitent également de fortes inquiétudes, notamment en raison de la forte exposition à l’international de ces entreprises. 67 % des répondants les identifient comme un risque significatif.

Enfin, les préoccupations liées à l’ajustement budgétaire nécessaire au redressement des finances publiques arrivent en troisième position, mentionnées par 57% des trésoriers. Ces dernières redoutent que la réduction du déficit passe par une augmentation des prélèvements sur les entreprises.

Seules 35% des entreprises interrogées considèrent la hausse des droits de douane comme un risque pour leur trésorerie cette année. La trêve de 90 jours décrétée par l’administration américaine et les négociations bilatérales en cours, laissent entrevoir un équilibre plus favorable que celui laissé présager par les annonces du Liberation Day du 2 avril.