La Banque de France a de nouveau revu à la baisse ses prévisions pour la croissance économique de la France en 2025-2027, en raison notamment des conséquences de la guerre commerciale menée par l’administration Trump. Les pertes durables de productivité du travail par rapport à la tendance pré-Covid, réestimées à la hausse, pèseraient également sur la croissance potentielle.

Selon les dernières projections de la Banque de France, la croissance du PIB ralentirait à 0,6% en 2025, après 1,1% en 2024. Elle se raffermirait à 1,0% en 2026 puis à 1,2% en 2027, à la faveur d’un renforcement de la consommation et de l’investissement privé, puis des exportations. "Malgré une réduction du déficit public sous 5% du PIB en 2026 puis 2027, le ratio d’endettement public continuerait de croître vers 120% du PIB fin 2027 et de diverger par rapport à la moyenne de la zone euro".

Cette projection est basée sur l’hypothèse que les droits de douane resteraient à leur niveau actuel. Un scénario "sévère" ferait baisser la croissance de 0,3 point de pourcentage en 2025 et en 2026.

Les pertes durables de productivité dans les branches marchandes sont réestimées à la hausse

La Banque de France présente une nouvelle estimation des pertes durables de productivité du travail par rapport à la tendance pré-Covid (2010-2019) sur la base des compte nationaux publiés le 30 avril et d’une méthode de calcul améliorée. Sur une perte totale quasi inchangée dans le secteur marchand (5,8%), la perte durable de productivité est revue en hausse à 4,3% contre 3,7% (estimés en mai 2024).  "Trois implications sur notre projection : une révision à la baisse du PIB potentiel du fait de la moindre efficience du travail ; un emploi moins affecté par la révision baissière de l’activité, car l’effet de celle-ci est compensé par les moindres gains de productivité ; une révision baissière de la progression du salaire réel, moins soutenue par les gains de productivité".

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès ci-dessous

> Projections macroéconomiques – Juin 2025
Banque de France, 11 juin 2025

 

> Cette question de la croissance potentielle de l’économie française est au cœur de notre dernier document de travail, Sortir l’économie française de l’enlisement par une réelle volonté de croissance. Michel Didier et Gilles Koléda soulignent que l'amélioration de la productivité - par la recherche publique et privée, à travers la diffusion de l’innovation, la montée en compétences, la simplification réglementaire et le soutien ciblé aux secteurs technologiques - est l’un des quatre leviers qui permettront de ramener la France sur une trajectoire de croissance équilibrée.

>  Rexecode présentera ses perspectives économiques 2025-2026 pour l'économie mondiale le mercredi 18 juin