Focus
Perspectives économiques à court terme
A partir des projections démographiques pour la France, la Cour des comptes analyse dans un rapport les conséquences de la baisse de la natalité et du vieillissement de la population sur les finances publiques. Elle estime notamment que les dépenses publiques sensibles au vieillissement (retraites, dépendance, santé) représenteraient près de 61% du PIB d'ici 2070. La Cour recommande de mieux intégrer ces projections aux orientations budgétaires et d'augmenter la quantité de travail fourni "à l'échelle d'une vie".
La Cour des comptes examine les conséquences des grandes évolutions démographiques en France (vieillissement, baisse de la natalité) sur les finances publiques, et notamment leur impact sur la croissance économique, le niveau des recettes publiques et la structure des dépenses.
La population française devrait atteindre 70 millions d’habitants vers 2040, avant de retomber à 68 millions en 2070 selon les prévisions de l’Insee. Les plus de 75 ans passeraient de 7,3 à 11,2 millions, tandis que la population en âge de travailler (20-64 ans) diminuerait de 38 à 34,6 millions, ce qui exercera "une pression ".
Pour évaluer l’impact de ces évolutions démographiques sur le niveau des recettes publiques et sur le financement de la protection sociale, la Cour procède à une classification systématique des dépenses publiques selon leur sensibilité aux évolutions démographiques, ce qui lui permet de distinguer les dépenses sensibles au vieillissement ou à la natalité.
La diminution de la taille de la population en âge de travailler érodera les recettes publiques, qui décrocheront par rapport à l'augmentation des dépenses publiques pour les retraites, la santé et la dépendance dues aux effets du vieillissement. La Cour estime que les dépenses publiques sensibles au vieillissement atteindraient 60,8% du PIB en 2070, notamment sous le poids des dépenses de retraites. Après une hausse de 11 points depuis 1998, elles représentaient déjà plus de 40% des dépenses publiques en 2023.
Pour faire face à la contraction de la population en âge de travailler, la Cour recommande notamment d'augmenter le taux d'emploi et "la quantité de travail à fournir à l’échelle d’une vie".
> Démographie et finances publiques
Cour des comptes, 2 décembre 2025
> Dans son rapport sur la durée effective du travail en France et en Europe 2023 et la quantité de travail dans l’économie, (Document de travail N.92, décembre 2024), Olivier REDOULES montre que la durée effective de travail des salariés à temps complet en France reste l'une des plus faibles d'Europe. En comparaison des pays du Nord de l'Europe qui sont aussi les plus riches, les personnes en emploi travaillent plus longtemps en France, mais les Français sont proportionnellement moins nombreux à travailler. La quantité de travail dans l'économie pourrait être augmentée en activant les leviers du taux d’emploi et celui de la durée du travail.
> Dans Impact de la réforme des retraites sur le déficit (Repères N.5 d’avril 2023), Olivier REDOULES estimait que le principal impact positif de la réforme des retraites de 2023 viendrait de la hausse du PIB (+1,1 point) et de l’emploi (+300.000) en 2030, liée à la hausse du taux d'emploi des seniors. Le déficit du système des retraites ne serait pas résorbé pour autant d'ici 2030 ni au-delà.
> Comment répondre à plus de besoins collectifs avec moins d'argent public ? Michel DIDIER et Gilles KOLEDA répondent à cette question dans "De l'Etat dépensier à l'Etat garant" (Document de travail de juin 2023) en proposant notamment de passer de l'Etat dépensier à l'Etat garant des risques, afin de mobiliser l'épargne privée vers le financement de besoins collectifs en forte progression.
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