Les indicateurs d'activité ne suggèrent pas pour l’instant une entrée de la France en récession. Les ménages, et dans une moindre mesure les entreprises, sont cependant très pessimistes sur l'avenir proche, sentant confusément que la facture des crises récentes reste à solder. L'économie française a en effet subi en trois ans, comme a des degrés divers la plupart des pays européens, trois chocs majeurs. D'abord la pandémie de Covid, puis la hausse des prix importés, de l'énergie surtout, et enfin, l'érosion de la valeur de l'épargne par l'inflation. Mesurée par rapport aux anticipations d'avant-crise, ces chocs représentent une "perte" de revenu cumulée de plusieurs centaines de milliards d’euros.
02/12/2022 [Lettre de Rexecode]Lors de la préparation du programme de stabilité 2022-2027 adressé par la France à la Commission européenne en juillet, Rexecode avait souligné le risque de fonder la trajectoire des finances publiques sur des hypothèses trop favorables et relativement peu probables. De son côté, le Haut Conseil des Finances Publiques avait jugé la prévision de croissance retenue surestimée (+1,4% pour 2023) et l’inflation sous-estimée (+3,7% pour 2023). Le gouvernement a peu tenu compte de ces alertes. Le PLF 2023 table sur +1,0% de croissance du PIB en 2023, elle serait nulle selon nos perspectives de septembre.
03/10/2022 [Lettre de Rexecode]Les programmes pluriannuels des finances publiques affichent régulièrement un retour vers 3% de déficit public pour la dernière année de la période. La récente annonce d’un déficit revenant à 2,7% du PIB dans 5 ans n’échappe pas à la règle. Mais le déficit dépasse le plus souvent en France les annonces initiales, si bien qu'il est désormais le plus élevé des pays de la zone euro. Compte-tenu du déséquilibre extrême de nos finances publiques, du ralentissement conjoncturel et des facteurs d'affaiblissement du potentiel de croissance, nous recommandons de bâtir notre politique budgétaire sur des hypothèses macroéconomiques délibérément prudentes.
05/07/2022 [Lettre de Rexecode]Au moment où le gouvernement prépare le projet de loi de finances pour 2023 et la programmation budgétaire des cinq prochaines années, il faut s’interroger sur les hypothèses économiques à retenir pour fixer la trajectoire des finances publiques. Les scénarios retenus ont trop souvent péché par optimisme, si bien que la France est devenue le pays le plus déficitaire de la zone euro. C'est pourquoi, nous recommandons de privilégier des hypothèses particulièrement prudentes afin d'assurer une réduction progressive et effective du déficit public. Notre propre pronostic pour la France est une croissance potentielle inférieure à 1% l’an au-delà de 2023.
05/07/2022 [Repères de politique économique]Grâce à l’électricité nucléaire, la France est un pays à faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre, émissions qui diminuent tendanciellement. La simple prolongation des tendances ne suffit cependant pas pour atteindre l’objectif zéro carbone en 2050. Rexecode a calculé les investissements supplémentaires qui seraient nécessaires pour accélérer la baisse des émissions ( document de travail n°83 ). Ces investissements supplémentaires seraient d’ici 2030 pour l’ensemble de l’économie de l’ordre de 60 à 80 milliards d’euros chaque année, à ajouter aux perspectives tendancielles. Face à l’ampleur de ce défi, l’idée d’une planification écologique est en débat. Ses contours restent à inventer.
03/06/2022 [Lettre de Rexecode]