19/09/2023
Olivier REDOULESLes prélèvements nets sur les entreprises sont plus élevés en France que dans les autres grands pays européens, la fiscalité locale de production y contribuant largement. L'état des lieux actualisé de ces impôts montre un différentiel persistant de compétitivité en défaveur de la France, malgré les importantes baisses intervenues depuis 2021. Après la suppression de la CVAE annoncée pour 2027, la France devrait se situer à mi-chemin entre l’Espagne et l’Italie, mais loin devant l’Allemagne et les Pays-Bas, sous réserve de l’évolution des autres postes de la fiscalité locale.
19/09/2023
La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises promise pour 2024 est reportée. Pourtant, les impôts de production restent un facteur pénalisant pour notre compétitivité. "Pour se développer, les entreprises qui produisent en France, particulièrement les PME et les ETI, ne luttent pas à armes égales avec leurs concurrents européens" souligne Philippe d’Ornano, co-président du METI. Même après la suppression de la CVAE, annoncée d’ici 2027, l’écart de prélèvements avec l’Allemagne restera important, "de l'ordre de 100 milliards d’euros", rappelle Denis Ferrand, DG de Rexecode.
18/09/2023
Le jugement des trésoriers des grandes entreprises et ETI sur la situation de la trésorerie d'exploitation se dégrade un peu en septembre, tandis que la trésorerie globale s'enfonce en territoire négatif. Le solde d’opinion sur l’influence des prix des matières premières se détériore de près de 3 points, alors que le cours du pétrole remonte et que les prix de marché du gaz et de l’électricité restent plus élevés qu’avant-crise. L’influence du taux de change de l’euro face au dollar est toujours jugée négative.
05/09/2023
Rexecode prolonge depuis 2011 les résultats de l'enquête sur les coûts de la main d'œuvre (ECMO) à partir des indices trimestriels du coût de la main-d'œuvre d'Eurostat. Les dernières estimations proviennent des résultats de l’enquête quadriennale portant sur l'année 2020 publiée début décembre 2022, prolongés par les indices du premier trimestre 2023.
05/09/2023
Denis FERRANDLa Chine privilégie de plus en plus sa monnaie dans ses transactions internationales, aux dépens du dollar. Le yuan chinois gagne aussi en importance comme devise internationale alternative entre certains pays tiers. Pour autant, la prééminence du dollar dans les transactions internationales ou les réserves en devises est loin d'être remise en cause. La "dédollarisation" reste encore symbolique selon Denis Ferrand, et est davantage mue par des choix géopolitiques qu’économiques.
17/07/2023
Olivier REDOULESLes "aides aux entreprises", dont le montant est estimé à environ 200 milliards d'euros pour l'année 2019 en France, recouvrent des dispositifs hétéroclites et leur périmètre peut être sujet à débat. La plupart visent des objectifs de politique publique (emploi, notamment peu qualifié, innovation, logement, environnement, outremers, etc.) et bénéficient davantage à certaines entreprises ou certains secteurs. Si d'aucuns jugent leur montant excessif, il faut rappeler que ces aides viennent atténuer, mais non annuler, l'écart entre les prélèvements obligatoires supportés par les entreprises en France et dans les grands pays européens.
12/07/2023
Olivier REDOULESLes multiples dispositifs dits "d'aide aux entreprises" en France sont soumis à divers objectifs de politique publique, quand ils ne financent pas directement des entreprises ou services publics. Pour autant, même après déduction de ces aides, les prélèvements obligatoires sur les entreprises restent plus élevés en France que dans la plupart des pays européens. Les mesures compensatoires ou incitatives ciblées sur les bas salaires, la R&D, des secteurs ou territoires, etc., allègent le fardeau pour certaines entreprises, quand d'autres et non des moindre pour l'activité économique, dans l'industrie ou les services qualifiés en particulier, pâtissent de prélèvements plus élevés.
19/06/2023
Denis FERRAND Raphaël TROTIGNONLa tarification des émissions de gaz à effet de serre ou "taxe carbone" est un outil efficace de lutte contre le changement climatique. L’Union européenne vient d'adopter plusieurs textes qui en renforce le rôle, tout en cherchant à préserver la compétitivité européenne. Si la cible parait bonne, la mise en œuvre pose question. Le système de permis gratuits qui permet de compenser la distorsion de concurrence entre les entreprises européennes et leurs concurrentes hors UE, dont les émissions sont moins, voire pas taxées, doit disparaitre progressivement au profit d'un nouveau "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières". Or ce MACF présente des défauts de conception importants, porteurs de risques pour l’industrie européenne.
07/06/2023
Raphaël TROTIGNON Olivier REDOULESL’Union européenne vient d’adopter trois textes qui renforcent fortement le rôle dévolu au "prix du CO2" en Europe, c’est-à-dire qui rendent payantes, pour les acteurs concernés, les émissions de gaz à effet de serre. Cette incitation économique puissante à la décarbonation a pour revers un alourdissement de la facture pour les entreprises produisant en Europe. Or, le nouveau mécanisme d'ajustement carbone à la frontière (MACF) qui remplacera progressivement le système d'attribution de permis gratuits, présente des lacunes majeures qui pourraient menacer la compétitivité de l’industrie européenne et française.
26/05/2023
Raphaël TROTIGNONDans son rapport sur Les incidences économiques de l’action pour le climat, France Stratégie conclut qu'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 nécessitera une accélération brutale et coûteuse de l'effort de décarbonation en France. Il s'appuie notamment sur un panel d'estimations, dont celles du pôle Energie Climat qui a estimé l'effort d'investissement supplémentaire entre 58 et 80 milliards d’euros par an d'ici 2030. Un lourd "budget décarbonation" qui pourrait être revu en hausse avec les nouveaux objectifs européens. L'essentiel des baisses passées venant de l'industrie, "il va falloir s’attaquer bien plus franchement aux émissions des bâtiments et des transports" précise Raphaël Trotignon.
17/05/2023
Les difficultés de recrutement restent de loin le premier frein à l'activité des PME et TPE, citées par par 56% des dirigeants interrogés mi-avril dans le cadre du baromètre Bpi France/Rexecode. Un questionnaire complémentaire confirme l'ampleur de ces difficultés, subies par 78% des entreprises ayant souhaité embaucher lors des 12 derniers mois. La majorité de ces entreprises jugent que cela affecte déjà leur développement, et près du tiers déclarent avoir été contraintes de restreindre leur activité.