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Perspectives de l'économie mondiale 2023-2024: de l’inflation à la récession soft

- Décembre 2022

16/12/2022

Les forts déséquilibres consécutifs à la crise sanitaire ont déclenché une mécanique inflationniste, renforcée par le choc exogène de la guerre en Ukraine. Si certains déséquilibres, monétaires et budgétaires en particulier, sont en cours de correction, le processus récessif est lancé et devrait se propager aux Etats-Unis et en Europe en 2023. Ce ralentissement sera propice à une "normalisation". Pour autant, des mutations d'ordre structurel, dont certaines ont été accélérées par les crises sanitaire et énergétique, contribueront à installer un régime de croissance plus faible et plus inflationniste dans les économies occidentales.

Rexecode - Perspectives 2023-2024 de l’économie mondiale (décembre 2022) PIB France, zone euro, Monde

La réapparition récente de l’inflation est le produit des déséquilibres fondamentaux nés de la forte stimulation budgétaire et du retard des politiques monétaires en sortie de crise sanitaire, et du détonateur exogène de la guerre en Ukraine. Ces déséquilibres sont en voie de résorption, à des rythmes divers.

Des facteurs conjoncturels d’inflation moins virulents

L’accélération des prix a réduit le fort décalage formé en 2021 entre une demande "déconfinée" et une offre de de biens encore contrainte. Ensuite, la vive accélération de la masse monétaire mondiale a cessé sous l’effet de la hausse des taux et la politique budgétaire est devenue moins expansionniste. Par contre, le rééquilibrage du marché du travail sera plus long, notamment aux Etats-Unis, et la crise énergétique ne désarme pas en Europe.

De l’inflation à la récession "soft" à court terme

Pour autant, l'inflation a enclenché un processus récessif, masqué en 2022 par la forte reconstitution des stocks, qui se propagerait aux Etats-Unis et en Europe. En 2023, la croissance sera faible aux Etats-Unis et négative en Europe, mais la récession moins forte que ne le suggéraient les anticipations d'activité. Les économies émergentes, en avance dans leur normalisation monétaire, subiraient un ralentissement moins marqué qu'en 2022, surtout si la fin de la politique "zéro-Covid" se confirme en Chine.

Au-delà, un peu plus d'inflation structurelle et un peu moins de croissance

Le ralentissement sera un vecteur de rééquilibrage, ce dernier n'étant pas synonyme d'un retour à la situation antérieure. Des mutations ont été accélérées, notamment en matière de transition énergétique et de souveraineté économique, sur fond de vieillissement des populations et d’affaiblissement des gains de productivité. Autant de facteurs favorables à un régime d’inflation un peu plus élevé et de croissance un peu plus faible.

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