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Perspectives de l'économie mondiale 2022-2023: plus de taux, moins de croissance

- Juin 2022

21/06/2022

Les aléas pesant sur les perspectives de croissance s’amplifient tandis que contraintes d’offre, crise alimentaire et remontée des taux d’intérêt favorisent une mécanique stagflationniste. Après le fléchissement de la consommation des ménages dans les économies développées, plus ou moins tempéré par le déblocage de l’épargne, l’investissement des entreprises est menacé par le recul de leurs résultats. Nous révisons donc à nouveau de 0,5 point à la baisse notre prévision de croissance mondiale, soit 2,5% en 2022 puis 2,4% en 2023, sous la moyenne de long terme.

Croissance du PIB Monde, Zone euro, France depuis 1990 et prévisions Rexecode 2022-2023 (graphique, juin 2022)

La guerre en Ukraine amplifie des pressions inflationnistes déjà bien installées. Le choc de prélèvement de revenu exerce un impact récessif sur les pays importateurs de matières premières alors que les conditions d’un contre-choc sur les prix de l’énergie ne semblent pas réunies. La dépense des pays exportateurs profite peu de cette manne, leur marché intérieur étant relativement peu profond, celle de la Russie étant sous contrainte des sanctions internationales.

Les tensions sur les recrutements sont propices à l’accélération des salaires en zone euro et surtout aux Etats-Unis où une spirale inflationniste est déjà enclenchée, d’autant que les anticipations de prix remontent. Face au risque de désancrage des anticipations, les banques centrales ont accéléré la remontée des taux directeurs, d'abord aux Etats-Unis et dans les économies émergentes confrontées au risque de sorties de capitaux. La réaction moins vive de la BCE et de la BoJ explique la dépréciation de l'euro et du yen face au dollar.

La remontée des taux nominaux aux Etats-Unis et en zone euro pèsera sur les dépenses d'investissement des entreprises qui avaient été jusqu'ici préservées, comme leurs trésoreries. De leur côté, les ménages pourraient conserver un volant d'épargne élevé.

Pour autant, les indices de climat des affaires restent positifs aux Etats-Unis et en Europe et se redressent lentement en Chine. La reconstitution des stocks soutient probablement l'activité à court terme mais elle se fait à un coût très élevé, ce qui pourrait aussi fragiliser les trésoreries.

Ainsi, après le tassement de la demande des ménages, les économies occidentales risquent d'être piégées dans une mécanique stagflationniste, avec la révision à la baisse des projets d'embauche et d'investissements des entreprises.

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