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Perspectives de l'économie mondiale 2022-2023: des prix plus hauts, moins de croissance

- Décembre 2021

22/12/2021

A l’heure où l’économie mondiale sort progressivement de sa phase de rebond, les inconnues ont rarement été aussi nombreuses, sans parler de la pandémie elle-même. Elles concernent l'ampleur du déblocage de l’épargne, l'orientation des politiques budgétaires et monétaires, les réactions des marchés financiers, et plus encore, le mécanisme d’indexation des prix puis des salaires sur les coûts. Nous privilégions un scénario de ralentissement marqué de la croissance, dans lequel la hausse des prix ne déraperait pas en spirale inflationniste, mais serait durablement plus forte.

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En cette fin d'année 2021, après la Chine et les Etats-Unis, les pays européens ont à peu près retrouvé leur niveau de production antérieur à la crise sanitaire. Cependant, aucune région du monde n’a atteint le niveau de PIB anticipé il y a deux ans, ce qui laisse une perte de revenu définitive qui pourrait peser sur les comportements futurs.

Décisive pour atténuer les effets de la crise et accélérer le rebond, la réaction vigoureuse et générale des politiques budgétaire et monétaire laisse un déséquilibre profond des comptes publics et des bilans des banques centrales. Par ailleurs, le redémarrage vigoureux de la demande face à une offre encore contrainte a nettement déséquilibré les marchés des biens et entraîné un emballement des prix. La phase actuelle d’accélération de l’inflation fait peser une menace supplémentaire sur le régime de croissance en sortie de crise sanitaire.

La croissance exceptionnelle enregistrée en 2021 est un rattrapage par nature temporaire. Elle n'augure pas d'une reprise, c’est-à-dire d’une période d’accélération progressive du rythme d’activité. Nous retenons au contraire qu’après l’effet du prélèvement de pouvoir d’achat lié au choc de prix, l’exercice des mécanismes de restauration de la situation de bilan privé comme public conduira un peu partout dans le monde à un ralentissement de la dépense en 2022. En conséquence, la croissance mondiale reviendrait à 4,1% en 2022 puis 3% en 2023, après 5,8% en 2021. La croissance française reviendrait à 3,7% en 2022 et à 0,7 % en 2023, après 6,8% en 2021.

Ce ralentissement contribuera à atténuer les tensions sur l’offre et les pressions inflationnistes, notamment avec un reflux des prix des produits énergétiques, limitant ainsi la hausse des salaires. Toutefois, des facteurs plus structurels, en particulier la transition énergétique, feront que la hausse tendancielle des prix serait un peu plus forte qu’avant la pandémie de Covid.

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