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Perspectives de l'économie mondiale 2021-2022: discordance des temps

- Juin 2021

22/06/2021

Alors que l’étreinte de la pandémie sur les perspectives économiques mondiale se desserre, la demande évolue plus rapidement que l’offre. Ce décalage se traduit par des pénuries et des chocs de coût qui, selon notre scénario, ne muteraient pas en dérive inflationniste. Relayées par les plans de relance dans les pays avancés, mais bien moins dans les pays émergents, les mesures exceptionnelles déployées face au Covid soutiendront encore la croissance en 2021, leur retrait ne provoquerait pas de rechute de l’activité d’ici 2022.

Perspectives croissance Monde-France 2021-2022 (juin 2021)

Le risque sanitaire perdure, mais il est bien plus maîtrisé qu’en début d’année. Avec le desserrement des contraintes, les dynamiques décalées de la demande et de l'offre en sortie de crise se traduisent par des pénuries et des chocs de coût sur une large gamme de matières premières ou de produits industriels de base. Si notre scénario écarte le spectre d'une dérive inflationniste, ce choc de prix viendra toutefois tempérer le rebond de la demande des ménages, particulièrement dans les économies émergentes.

Les soutiens à l’activité viendront encore en 2021 des dispositifs de réponse à la crise Covid. Ils sont relayés par les plans de relance dans les économies avancées, mais bien moins dans les économies émergentes et notamment en Chine où la relance est plus timide qu’en 2008-09.

L'arrêt des mesures exceptionnelles de soutien n'entrainerait pas de rechute de l’activité d’ici 2022. Aux Etats-Unis notamment, le déblocage de l'épargne des ménages serait à même de compenser la baisse probable de leur revenu réel tandis que les entreprises pourront compter sur des trésoreries confortables pour maintenir un flux régulier de dépenses. Par contre, lorsque le poids de la dette nette augmentera, les arbitrages pourraient devenir défavorables à l'investissement.

Un ralentissement de la dépense s’amorcera avec le retour des mécanismes économiques de restauration des bilans privés et publics. La croissance mondiale reviendrait à 4,4% l’an en 2022 après 5,9% en 2021. En 2022, le PIB mondial serait inférieur de 3% au niveau attendu avant crise si le rythme tendanciel de croissance 3,3% observé de 2010 à 2019 s'était maintenu les trois années suivantes. Pour la France, 1,8 point de PIB manquerait par rapport à la prévision d'avant crise. Un tel écart conforte le scénario d'une inflation globalement contenue.

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