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Perspectives 2020-2021: l’économie mondiale sous perfusion

- Décembre 2020

21/12/2020

L’année 2020 s’achève alors que l’Europe et les Etats-Unis sont au cœur d’une deuxième vague épidémique qui épargne l’Asie et creuse les écarts entre régions et pays. L’économie mondiale fluctuera au rythme de la Covid-19 probablement jusqu’à l’année 2022, à l’issue de laquelle l’activité s’établirait respectivement 11% et 2,1% au-dessus de son niveau d’avant crise en Asie et aux Etats-Unis, mais 0,3% en deçà dans l'UE.

Croissance du PIB France / Monde prévisions 2020-2022 Rexecode déc 2020

La Covid-19 dictera son tempo à l’économie mondiale jusqu’à la vaccination massive des populations, soit au mieux à la fin 2021 dans certains pays, mais plus sûrement courant 2022. D’ici là, l’alternance de périodes de restrictions et de rebond de l’économie pourrait se prolonger et inhiber les choix individuels comme les projets d’embauche ou d’investissement. L’activité resterait sous son niveau d’avant crise jusqu’en 2022 dans la plupart des pays, voire 2023 pour les plus rudement frappés, comme la France.

• La deuxième vague épidémique accentue les écarts entre zones et pays

Après la Chine, la première vague épidémique, assortie de mesures de confinement et d’une chute de l’activité, a frappé le reste du monde de manière quasi simultanée, quoiqu'inégale. La deuxième vague épargne l’Asie, même si la remontée des cas en Corée ou au Japon est à surveiller. Elle atteint maintenant les Etats-Unis, en retard par rapport à l’Europe.

En 2020, l’activité reculerait d’environ -1,5% en Asie contre -3,8% dans le monde et -3,4% aux Etats-Unis, et -7% dans l’Union européenne. En 2022, la production s’établirait 11% au-dessus de son niveau de 2019 en Asie, contre +2,1% aux Etats-Unis et -0,3% dans l’UE.

Le recul de l’activité en 2020 serait de l’ordre de 9 points de PIB en France et en Italie, de 11 points au Royaume-Uni et en Espagne, contre "seulement" 5 points en Allemagne. A la divergence des dettes publiques en zone euro risque de s’ajouter durablement celle des bases économiques.

• Des économies sous perfusion budgétaire et monétaire

En zone euro et aux Etats-Unis, les banques centrales ont pris en charge dans leur bilan une bonne part de la hausse de la dette publique et le taux directeur mondial est descendu à quasiment 1%. L’ensemble de la courbe des taux a été tiré vers le bas et les spreads écrasés, un mouvement propice à la valorisation de l’ensemble des actifs, au risque de voir se former des spirales haussières.

Les interventions budgétaires massives, qui relèvent pour l'heure davantage du sauvetage que d’une véritable relance économique, ont permis de limiter fortement la perte de revenus des ménages qui, face à l’incertitude, ont gonflé leur matelas d’épargne.

• Rapprocher surplus d’épargne des ménages et besoin de financement des entreprises

Nous retenons que ce surplomb d’épargne restera durablement élevé. A l’inverse, les entreprises feront face à d’importants besoin de financement. En France, leurs résultats d’exploitation pourraient chuter de près de 20% en 2020 et la structure de leur bilan se déformer avec la hausse de l’endettement et l’érosion de leurs fonds propres.

La canalisation de l’épargne vers le financement des entreprises sera un levier clé pour éviter une stagnation économique durable par défaut d'investissement productif, et pour commencer à envisager débrancher la perfusion publique qui nourrit l’économie mondiale.

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