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Perspectives de l'économie mondiale 2022-2026: les conséquences de la guerre en Ukraine

- Mars 2022

21/03/2022

Début 2022, la phase de fort rebond "post-Covid" se refermait après avoir déclenché une forte accélération des prix que la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie ne peuvent que renforcer. La hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, et la chute des revenus en provenance des deux pays, pèseront sur la croissance mondiale en 2022-2023. Sans oublier la hausse probable de l'épargne des ménages et l'érosion des marges des entreprises. S'il ne dégénère pas davantage, ce conflit ne remettra pas en cause la tendance de croissance à moyen terme. Faute de contre-choc, pétrolier notamment, l’environnement économique serait un peu plus durablement inflationniste.

Prévisions de croissance France, zone euro, Monde 2022-2026 (prévisions Rexecode, mars 2022)

Après la profonde récession provoquée par l'irruption du Covid-19, suivie d'un rebond tout aussi exceptionnel, un scénario avec moins de croissance et plus de prix se dessinait pour l’économie mondiale avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Le conflit va accentuer ce mouvement par trois canaux immédiats: les échanges extérieurs, les flux de revenus, le choc de prix. Ces derniers occasionnent un choc ex-ante sur l’économie française de l'ordre de -0,7 à -1 point de PIB. Cet ordre de grandeur est un peu supérieur en Allemagne ou en Italie, moindre au Royaume-Uni, sans parler des Etats-Unis, beaucoup moins exposés.

Mais l’onde de choc du conflit est plus large, empruntant d’autres canaux, de nature financière et liés à l’adaptation des comportements. De plus, les contraintes exercées par la pandémie de Covid ne sont pas totalement évacuées, notamment en Chine.

Le scénario qui nous paraît le plus probable dans ce contexte extrêmement incertain tient en trois grands points:

(1) accentuation du ralentissement économique déjà prévu dans nos perspectives de décembre,
(2) montée des pressions inflationnistes et durcissement des politiques monétaires en réaction,
(3) maintien des déficits publics à des niveaux très hauts pendant une période un peu plus longue.

La croissance mondiale ralentirait à 3,0% en 2022 et 2,4% en 2023, contre respectivement 4,1% et 3,0% dans les prévisions de décembre, soit une révision de -1,7 point sur deux ans (dont 1 point en raison de la chute de la production en Russie et en Ukraine). Pour la France, notre prévision de croissance est revue à 2,9% en 2022, puis 0,4% en 2023 (-1,1 point sur deux ans).

Au-delà de ces deux années, nous ne modifions pas notre point de visée à moyen terme pour la croissance mondiale.

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