24/03/2017
Une croissance mondiale un peu plus vive se dessine à court terme. Associée à la relance américaine, elle fabriquerait les conditions de son retournement dès 2019. Trois points pèseront sur la croissance à moyen terme : fléchissement des croissances potentielles, sortie des politiques monétaires exceptionnelles, retour des mesures protectionnistes. D’ici 2021, les rythmes de croissance seront partout inférieurs à ceux d'avant crise.
Derrière la relative euphorie que dépeignent les indicateurs de climat des affaires à l’échelle mondiale, les risques macroéconomiques qui s’accumulent pourraient faire caler la petite reprise économique.
• Les rythmes de croissance potentielle ont fléchi partout avec la combinaison du vieillissement, des pertes durables de capital physique et humain durant la crise et la faible incidence du numérique sur la productivité.
• La sortie progressive des politiques monétaires exceptionnelles dictera en grande partie le tempo du cycle économique. Le levier budgétaire prendra sûrement le relais, mais pour plusieurs économies dont la France, la question clé sera celle de la soutenabilité de la dette publique.
• Les échanges mondiaux ont ralenti, le monde "rétrécit". Si les barrières commerciales n'ont joué qu'un rôle secondaire dans le fléchissement récent du commerce mondial relativement à la croissance, une nouvelle phase semble s'ouvrir avec des réflexes protectionnistes de plus en plus assumés. Une mauvaise nouvelle pour la croissance potentielle vu les gains d'efficacité-coût associés aux échanges.
• Le risque lié à la déstabilisation des producteurs de matières premières énergétiques s'est atténué. Mais d'autres restent bien présents : risque de formation d’une bulle d’actifs alimentée par les banques centrales, accumulation de dettes dans les économies émergentes, ou encore les divergences européennes, accentuées par le Brexit.
• De nouveaux risques liés à la politique économique américaine et au protectionnisme.
Une fois l’arme budgétaire déchargée, la croissance américaine pourrait buter sur la combinaison d'inflation, de hausses de taux et d'appréciation (modérée) du dollar qu'engendreraient les mesures protectionnistes et anti-migratoires. La croissance américaine, puis mondiale, pourrait ainsi ralentir dès 2019.
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