Depuis le début des années 1990, la problématique du retour à l’emploi a aiguillonné les baisses de cotisations sociales en France. Ces allègements visaient à stimuler la demande de travail pour les activités à faible niveau relatif de productivité en en diminuant le coût pour l'employeur au niveau du SMIC et à son voisinage immédiat. Ils se sont doublés d’incitations à l’offre de travail, avec la prime d’activité notamment. Ces dispositifs ont certes contribué à éradiquer les "trappes à inactivité", mais ils ont pu favoriser la formation de "trappes à promotions". Celles-ci interviennent quand le franchissement d’un seuil de salaire s'avère peu rémunérateur, une fois pris en compte l'impact d'une telle promotion sur la fiscalité et les diverses prestations.
02/06/2023 [Lettre de Rexecode]Le débat sur la réforme des retraites et les difficultés de recrutement interrogent chacun à leur manière le niveau cible de l’emploi. Le premier a pour enjeu l'équilibre d'un système dont le financement est assis sur le travail. Les secondes questionnent la mobilisation de la population inemployée. A 7% de la population active, le chômage est en France supérieur de 2 point au taux retenu par l'OIT pour qualifier une situation de "plein emploi" comme celle qui prévaut en Europe du Nord ou en Allemagne. Le taux d'activité, même à un niveau record en 2022, reste quant à lui inférieur de 6 points à celui de l'Europe du Nord et le taux d'emploi de 9 points, soit 3,6 millions d'employés "manquants" en France.
04/05/2023 [Lettre de Rexecode]En un mois, se sont produites deux des trois plus grosses faillites bancaires des 50 dernières années aux Etats-Unis et la chute d’une des 30 banques globales systémiques en Europe. Ces trois institutions totalisaient 880 milliards de dollars d’actifs fin 2022. S’il existe évidemment des facteurs idiosyncratiques à ces défaillances, leur concomitance traduit aussi le retour du risque d’instabilité financière inhérent à la plus rapide hausse des taux directeurs depuis celle conduite par Paul Volcker en 1980. Ce risque a notamment des conséquences pour la politique monétaire, les finances publiques et la dynamique du crédit.
04/04/2023 [Lettre de Rexecode]La productivité du travail a baissé en France entre 2019 et 2022, l’emploi ayant davantage progressé que le PIB. Ce recul est-il le résultat d’une forme de rétention de la main d’œuvre dans le contexte singulier de la crise sanitaire? Est-il le fruit, au-delà de la progression de l’alternance, d’une recomposition de l’emploi ou de bouleversements durables du travail? Le voile n’est encore que très partiellement levé sur ce phénomène. Il aboutit en tout cas à une déformation du partage de la valeur ajoutée en faveur de la rémunération des salariés, les salaires réels ayant moins reculé que la productivité.
02/03/2023 [Lettre de Rexecode]Fin 2022, le consensus des prévisionnistes attendait une stagnation, voire une légère contraction de l’activité en zone euro pour 2023. La tonalité a changé, en raison notamment de la détente sur les prix du gaz et de l'électricité, et de premières révisions à la hausse des prévisions de croissance apparaissent. Pourtant, l'inflation n'est pas prête de rentrer dans sa boite: le choc passé de prix a été suffisamment ample et prolongé pour susciter des effets de propagation dans l’ensemble du système productif. Nous maintenons notre prévision prudente d’une année 2023 sans croissance, notamment en France où le comportement des entreprises sera déterminant.
02/02/2023 [Lettre de Rexecode]