Les indicateurs d'activité ne suggèrent pas pour l’instant une entrée de la France en récession. Les ménages, et dans une moindre mesure les entreprises, sont cependant très pessimistes sur l'avenir proche, sentant confusément que la facture des crises récentes reste à solder. L'économie française a en effet subi en trois ans, comme a des degrés divers la plupart des pays européens, trois chocs majeurs. D'abord la pandémie de Covid, puis la hausse des prix importés, de l'énergie surtout, et enfin, l'érosion de la valeur de l'épargne par l'inflation. Mesurée par rapport aux anticipations d'avant-crise, ces chocs représentent une "perte" de revenu cumulée de plusieurs centaines de milliards d’euros.
02/12/2022 [Lettre de Rexecode]Sur longue période, les salaires dans le secteur marchand en France ont évolué au même rythme que la productivité apparente du travail majorée de l’évolution des prix à la consommation. Ces points de repère sont utiles à la négociation salariale, tant au niveau des entreprises que des branches. Le contexte actuel est cependant particulier en raison d'une baisse de la productivité et d'un écart majeur dans les évolutions des prix à la consommation et des prix de la valeur ajoutée. La dégradation des termes de l’échange liée aux prix de l’énergie exerce un prélèvement sur l’ensemble de l’économie qu'il faut répartir entre agents économiques.
02/11/2022 [Lettre de Rexecode]Lors de la préparation du programme de stabilité 2022-2027 adressé par la France à la Commission européenne en juillet, Rexecode avait souligné le risque de fonder la trajectoire des finances publiques sur des hypothèses trop favorables et relativement peu probables. De son côté, le Haut Conseil des Finances Publiques avait jugé la prévision de croissance retenue surestimée (+1,4% pour 2023) et l’inflation sous-estimée (+3,7% pour 2023). Le gouvernement a peu tenu compte de ces alertes. Le PLF 2023 table sur +1,0% de croissance du PIB en 2023, elle serait nulle selon nos perspectives de septembre.
03/10/2022 [Lettre de Rexecode]Les inquiétudes suscitées par l’environnement macroéconomique mondial se renforcent, alimentées par une inflation record, la baisse des PIB chinois et américain au 1er semestre, ou encore, les risques croissants de pénuries énergétiques en Europe. Pour autant, les fortes créations nettes d’emploi ne permettent pas de qualifier de "récessive" la situation économique aux Etats-Unis ou en Europe. Elles renforcent en revanche les contraintes sur les capacités à produire, premier frein à l’activité, surtout en Europe.
01/09/2022 [Lettre de Rexecode]Les programmes pluriannuels des finances publiques affichent régulièrement un retour vers 3% de déficit public pour la dernière année de la période. La récente annonce d’un déficit revenant à 2,7% du PIB dans 5 ans n’échappe pas à la règle. Mais le déficit dépasse le plus souvent en France les annonces initiales, si bien qu'il est désormais le plus élevé des pays de la zone euro. Compte-tenu du déséquilibre extrême de nos finances publiques, du ralentissement conjoncturel et des facteurs d'affaiblissement du potentiel de croissance, nous recommandons de bâtir notre politique budgétaire sur des hypothèses macroéconomiques délibérément prudentes.
05/07/2022 [Lettre de Rexecode]