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Dissonances de la croissance mondiale

Perspectives de l'économie mondiale 2010-2011 - N.17, mars 2010

31/03/2010

Denis FERRAND
Stéphanie CHORT

Un rebond d’activité a succédé à la récession. Son amplitude est très hétérogène selon les zones. Exubérant en Asie émergente, il s’est accéléré outre-Atlantique, il peine à s’amplifier en zone euro. Au-delà de cette phase de rebond, le cycle économique mondial ne nous paraît pas encore mûr pour une véritable reprise marquée par une progression vive de l’investissement et de l’emploi. Il se dirige plutôt vers une phase de croissance affaiblie (au moins dans les économies développées) expliquée par le mouvement de désendettement des acteurs privés puis publics et par l’arrivée à échéance des mesures de soutien budgétaire et monétaire.

croissance mondiale 2010-2011

1. Pas de nouvelle accélération, ni de rechute

Le profil infra-annuel de la croissance en 2010 serait le symétrique de celui de 2009. Le rebond d’activité associé à la fin du mouvement cyclique des stocks conduirait à un rythme de croissance encore élevé début 2010. Ce rythme fléchirait au second semestre sans accélération notable en 2011, sans rechute non plus. La croissance du PIB mondial serait de 4 % en 2010 après -0,9 % en 2009. Elle reviendrait à 3,4 % en 2011.

2. Moins de pouvoir d’achat que de croissance en 2010

En 2009, les gains de pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages ont dépassé la croissance du PIB de plus de trois points de pourcentage aux Etats-Unis, d’environ cinq points en zone euro. Cette situation a permis une hausse du taux d’épargne des ménages tout en freinant le recul de leurs dépenses de consommation. Elle s’explique par le soutien du revenu associé à d’importantes réductions d’impôt et par les augmentations de prestations sociales. En l’absence de reprise de l’emploi en 2010, les revenus que les ménages tirent de l’activité peineront à relayer ces revenus de transfert.

3. L’effort à accomplir sur les finances publiques

Les soldes des comptes publics ont affiché des déficits exceptionnels en 2009. Cette situation n’est pas soutenable. La maîtrise de la dérive spontanée de la dette publique est inévitable. Elle freinera la croissance à court terme. Elle invite surtout à la définition et à la mise en oeuvre de programmes crédibles de réduction des déficits publics à même de favoriser une réduction de l’effort d’épargne privée.

Table des matières :

Introduction

Situation et perspectives de l’économie mondiale pour 2010 et 2011
Marchés mondiaux des produits de base : plafonnement des cours
Marchés de taux : pas de resserrement monétaire dans les économies développées
Marchés des changes : l’affaiblissement de l’euro se poursuit

Etats-Unis, zone euro, Japon et économies émergentes
Etats-Unis : les leviers de la reprise se réunissent progressivement
L’effet positif des « stocks « n’est pas totalement épuisé. Le redressement de l’investissement productif a débuté
Une demande à l’exportation soutenue n’évitant pas la dégradation des comptes extérieurs
Une demande des ménages poussive, mais en hausse

Zone euro : les moteurs internes de la croissance restent pour l’instant grippés
L’aubaine de l’euro
L’épineuse question du chômage
Une politique monétaire toujours accommodante,
une politique budgétaire devenant progressivement restrictive

Japon : redressement sur des béquilles
Vers une modération des exportations
Les résultats des entreprises ont amorcé une phase de récupération

Zones émergentes : dynamique autonome
Divergences dans l’ampleur du rebond d’activité

Situation et perspectives de l’économie française pour 2010 et 2011
Le pouvoir d’achat du revenu des ménages progressera moins vite que le PIB
Lent redémarrage de l’investissement productif
La lancinante question de la compétitivité extérieure

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