17/10/2013
Le ralentissement actuel signe-t-il la fin du cycle haussier des prix des produits de base ou est-il transitoire ? Nous passons en revue les mutations globales des marchés mondiaux de matières premières et celles en cours chez de grands acteurs de ces marchés : la Chine, le Japon, l'Allemagne.
Depuis un point haut situé au printemps 2011, les prix des produits de base sont orientés à la baisse, ceux du pétrole résistant mieux que les autres. Pourtant, l’économie mondiale reste en croissance. Est-ce le signe d'un retour à une situation "normale", celle d’avant le début des années 2000 où les prix en termes réels des produits de base étaient stables ? Probablement pas. La question cruciale est en fait de savoir si l’offre pourra continuer d’être au rendez-vous d’une demande croissante.
La Chine est devenue depuis le début des années 2000, un acteur important du marché mondial des énergies, des produits agricoles et des métaux industriels. Les travaux empiriques montrent une corrélation positive, particulièrement forte depuis 2003, entre la croissance chinoise et les prix des matières premières. Malgré la volonté de rééquilibrage de l'économie chinoise, il est probable que ce lien persiste à moyen terme. Cependant, l’impact de l’activité américaine sur l’économie mondiale et sur les cours mondiaux reste nettement plus élevé.
Malgré une contribution réduite à la croissance de la demande énergétique mondiale, le Japon reste un des acteurs principaux sur les marchés de certaines matières premières. Le grand séisme de mars 2011 et la catastrophe nucléaire de Fukushima ont débouché sur une crise énergétique : le poids des énergies fossiles a inscrit en 2012 un record historique ; le déficit énergétique est colossal et croissant. Quelque soit la stratégie finalement adoptée, la fermeture prolongée des réacteurs nucléaires stimulera la demande japonaise en énergies fossiles, d’autant plus que l’activité économique semble retrouver un nouveau souffle.
En 2022, l'Allemagne ne produira plus d'énergie nucléaire. Malgré l’indéniable montée en puissance des énergies renouvelables, qui a permis de compenser les premières fermetures de réacteurs, le mix énergétique allemand repose encore principalement sur les énergies fossiles. Ces dernières devraient être largement sollicitées durant la phase de transition, le déploiement rapide des énergies renouvelables se heurtant notamment à des problèmes techniques (réseaux, aléas climatiques). La sortie programmée du nucléaire modifiera également l’équilibre offre/demande en Europe.
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