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Faut-il craindre une nouvelle crise financière russe ?

- Conjoncture pays émergents, novembre 2014

20/11/2014

La Russie et sa monnaie sont fortement affectées par la chute du cours du pétrole et les conséquences financières et commerciales de l'arsenal de sanctions et contre-sanctions prises dans le cadre du conflit ukrainien. La capacité de résistance de l’économie russe semble toutefois supérieure à celle qui prévalait lors des crises de 1998 et 2008-2009.

Russie Exportations de produits pétroliers et de gaz (graphique)

Le rouble et l’économie russe sont fortement affectés par la conjonction de trois chocs : énergétique lié à la chute du cours du pétrole, financier administré par les sanctions occidentales et commercial dérivé des contre-sanctions russes. A de nombreux égards, la situation actuelle rappelle les crises financières russes de 1998 et 2008-2009, mais la capacité de résistance de l’économie semble cette fois supérieure. Cependant, l’élément politique de la crise risque de la prolonger dangereusement.

Le gouvernement et la Banque de Russie ont les reins solides, mais ils pourraient être mis à forte contribution pour secourir les banques et les entreprises du pays. Le risque ultime est celui d’une panique des ménages, qui déclencherait une ruée sur les dépôts difficilement contrôlable. Si l’économie russe devrait éviter dans l'immédiat une crise financière de grande ampleur, l’année 2015 sera porteuse de sérieuses menaces. Les plus importantes sont la poursuite de la baisse du cours du pétrole, l'éventuelle dégradation de la dette souveraine, la hausse probable des taux de la Fed et la perspective de nouvelles sanctions internationales.

La situation en Russie n’est pas sans conséquences pour les économies occidentales. Les approvisionnements gaziers semblent avoir été sécurisés pour l’hiver, mais la chute des exportations vers la Russie et le tarissement des arrivées de touristes russes impactent directement les pays occidentaux, au même titre qu’un probable fléchissement ultérieur des flux d'investissements directs. L’exposition des banques occidentales, et particulièrement françaises, à la dette extérieure russe n’est pas non plus sans risques.

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