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La compétitivité revisitée à l'aide d'un "indicateur de parts de marché globales" (Banque de France)

Commerce en valeur ajoutée : parts de marché nationales et à l’exportation - Banque de France, janvier 2017

11/01/2017

Une note de la Banque de France propose un indicateur de parts de marché globales en valeur ajoutée pour évaluer la compétitivité des grands pays, sur les marchés mondiaux et sur leur marché national. A cette aune, la France affiche entre 1995 et 2011 une performance comparable à celle de l’Allemagne, alors que ses parts de marché brutes à l'exportation s'érodent plus rapidement.

Une note de la Banque de France présente un indicateur de parts de marché globales, qui mesure la valeur ajoutée nationale dans les exportations d'une part, et le positionnement des entreprises sur leur marché national d'autre part. Deux dimensions dont ne rend pas compte la mesure traditionnelle des exportations brutes rapportées à la demande mondiale.

Sur la base de cet indicateur global, les auteurs revisitent les performances de huit pays (Allemagne, Chine, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) pour le secteur manufacturier (au sens large) entre 1995 et 2011, à partir des données de commerce en valeur ajoutée de la base World input-output database (WIOD).

• Contenu en importations des exportations

La note observe que les exportations incorporent de plus en plus d’importations. Elle estime qu’entre 1995 et 2011, la part de la VA nationale dans les exportations mondiales est passée de 82% à 74%, avec de fortes différences selon les pays.
La part du contenu en VA étrangère dans les exportations totales augmente ainsi plus vite au Japon (+128%), en Allemagne (+50%), en France et en Italie (+43%) qu’aux États-Unis (+20%) et au Royaume‑Uni (+10%).

• Performance sur le marché national

L'intégration du marché local, qui est souvent le principal marché des entreprises nationales, change le diagnostic en terme de compétitivité et rapproche les performances des grands pays européens.

Entre 1995 et 2011, l’Allemagne et l’Espagne perdent du terrain sur leur propre marché alors qu’elles résistent bien à la montée des pays émergents sur les marchés extérieurs. A l'inverse, la France résiste mieux sur son marché national sur cette période. L'indicateur global permet ainsi à la France d'afficher une performance comparable à celle de l’Allemagne (respectivement -2,2 et -2,3%), tandis qu’elle connaît une érosion plus forte de ses parts de marché mesurées par les seules exportations sur la demande mondiale (-2,6 et -1,1%).

• Performances nationales et extérieures ne sont pas nécessairement associées.

La note estime que la spécialisation croissante de la production industrielle entraîne une moins bonne performance des entreprises sur leur propre marché. Ainsi les pays perdant le plus de parts de marché nationales (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne) sont ceux dont la spécialisation s’accentue le plus. C’est aussi le cas de la France dans une moindre mesure, mais pas de la Chine qui a diversifié son appareil productif sur la période.

Commerce en valeur ajoutée : parts de marché nationales et à l’exportation
Banque de France, Rue de la Banque N°3, janvier 2017 par Rafael Cezar, Adrien Duguet, Guillaume Gaulier et Vincent Vicard,

Synthèse d'un article des même auteurs paru dans le Bulletin de la Banque de France en mars-avril 2016

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