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Grâce à une minorité d'entreprises mondialisées, la France reste performante sur le marché mondial des services (INSEE)

Les échanges internationaux de services de la France – INSEE, 8 novembre 2018

12/11/2018

La France se maintient parmi les quatre premiers pays de l’Union européenne pour les exportations de services, bien que le solde des échanges de services se soit dégradé entre 2012 et 2016, avant de rebondir en 2017. Ce sont les entreprises bien intégrées dans la chaine de production internationale qui réalisent l'essentiel des exportations et sont les plus performantes sur le marché mondial des services.

• Les échanges de services "jouent un rôle capital pour l’activité économique de la France", quatrième pays exportateur de services en 2016 avec 4,9% de part de marché au niveau mondial. La France est le troisième exportateur européen de services derrière l’Allemagne et le Royaume‑Uni. Mais si le solde de ces échanges est "structurellement excédentaire", il s’est dégradé (-13 Mrds€) sur la période 2012-2016, avant de se redresser de 8 Mrds€ en 2017. Cette baisse est la deuxième plus importante de l’Union européenne sur la période et affecte la plupart des services.

• La France est performante dans le secteur des voyages, des services financiers et des services techniques (ingénierie, certification, traitement des déchets, services commerciaux, etc.). À l’inverse, elle est déficitaire pour les services de transports (sauf le transport maritime) et les services de R&D. En comparaison, si l’Allemagne est pénalisée par les voyages, elle est en revanche bien positionnée en matière de rémunération de la propriété intellectuelle, dans les services de télécommunication, informatique et information, et les services financiers.

Les auteurs examinent plus précisément quelles sont les entreprises à l’origine de ce solde et de sa détérioration. En appariant les données d’enquête sur les services avec des données d’entreprises et en décomposant en fonction des caractéristiques des entreprises (structure, nationalité, secteur d’activité, effectif), ils montrent que :

Les entreprises françaises les plus intégrées à l'économie mondiale dominent les échanges de services. "Les entreprises qui appartiennent à des multinationales ou qui réalisent à la fois des importations et des exportations de services sont aussi souvent celles qui dégagent un excédent". Les secondes, à la fois exportatrices et importatrices, sont minoritaires (17%) mais représentent 94% des exportations de services. Elles dégagent aussi trois fois plus d'excédent que les autres entreprises.

La taille de l'entreprise est également déterminante. Ainsi, les unités de 50 salariés et plus réalisent les trois quart des échanges de services alors qu'elles ne représentent que 7% des unités réalisant des échanges. Elles dégagent un excédent, contrairement aux entreprises de plus petite taille.

• Les filiales de multinationales françaises cèdent un peu de terrain. Parmi les filiales de multinationales, seules les filiales de multinationales françaises sont excédentaires sur l’ensemble de la période 2013‑2016. Elles ont néanmoins perdu du terrain, leur excédent passant de 13 Mrds€ en 2013 à 5 Mrds en 2016, surtout à cause des services professionnels, scientifiques et techniques et des transports. Les filiales de multinationales étrangères ont suivi le chemin inverse, déficitaires en 2013, elles sont excédentaires en 2016.

Les échanges internationaux de services de la France

Hadrien CARADANT et Cécile GOLFIER,

dans "Les entreprises en France édition 2018", Insee Références, novembre 2018

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