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Accord européen, véto britannique : le point de vue de Michel Didier (France 24)

- France 24, La semaine de l'Eco, 16 décembre 2011

19/12/2011

Interrogé sur les enjeux du "véto britannique" à une modification des traités européens, Michel Didier a rappelé que le vrai danger immédiat pour la zone euro serait la séparation de la France et de l'Allemagne par les marchés.

France24, Intervention de Michel Didier à partir de 07:30

• Relativiser l'enjeu du "véto" britannique

Il faut prendre du recul : l'Union européenne a été créée il y a 60 ans, elle n'a pas toujours avancé au même rythme, mais elle n'a jamais reculé.

Aujourd'hui, c'est un fait, l'Union européenne n'est pas achevée. La zone euro non plus. Parler de "véto" britannique au sujet de l'approfondissement de la zone euro semble inexact. Le Royaume-Uni n'a pas voulu souscrire à un nouveau traité concernant l'Union, mais il ne peut s'opposer à ce que les pays de la zone euro, ou certains d'entre eux, avancent vers une convergence plus forte. Il n'a pas intérêt a l'éclatement de l'Union et reviendra probablement, à condition que la zone euro soit stabilisée.

• L'enjeu de moyen terme : mettre fin aux divergences

Depuis la création de l''euro, une divergence s'est introduite entre les pays membres. Une divergence récente des taux d'intérêt, une divergence plus ancienne de compétitivité des territoires. Cette divergence de compétitivité peut mener à une totale incohérence de la zone euro et il faut y mettre fin.

• L'urgence : stabiliser la zone euro- Une proposition : les Eurobunds

Le pire danger immédiat pour la zone euro c'est la séparation de la France et de l'Allemagne par les marchés. Un moyen de l'empêcher : fusionner les dettes de la France et de l'Allemagne (et de quelques autres pays) afin que les marchés ne puissent plus attaquer la France par rapport à l'Allemagne. Nous aurions un des premiers marchés de la dette publique du monde et le plus attractif. Comme l'a montré le cas des Etats-Unis cet été, même en cas de perte du triple A, cette dette n'aurait aucun problème à trouver preneur. Cela permettrait d'aider les pays en difficulté.

France 24 - La semaine de l'Eco - 16 décembre 2011
L'Europe : de l'Atlantique à l'Oural ... sans la manche !?

Débat animé par Stéphanie Antoine avec :

- Michel Didier , Président de Coe-Rexecode
- Guy Rodwell, PDG de PDG de GemsCape Global et maître de conférences à HEC
- Julia Cagé, économiste à Harvard et à l'école d'économie de Paris