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S’affranchir du PIB pour mesurer l’évolution de la richesse dans le monde (Banque mondiale)

The Changing Wealth of Nations 2018, Banque Mondiale, janvier 2018

21/02/2018

La Banque mondiale publie de nouvelles estimations de la richesse dans le monde en intégrant pour la première fois une évaluation du capital humain. Elle conclut que depuis 1995, la richesse mondiale a fortement progressé. Si les pays à revenu intermédiaire rattrapent les pays à revenu élevé, les inégalités restent très fortes.

The Changing Wealth of Nations 2018 - Banque mondiale

Dix ans après le rapport "Where Is the Wealth of Nations?" qui introduisit pour la première fois le concept de "richesse" en complément de la notion de revenu exprimée par le PIB, la Banque mondiale propose une nouvelle évaluation de la richesse de 141 pays (classés par groupes de revenus et par zones géographiques) et de son évolution entre 1995 et 2014.

Le développement durable passe par la gestion d’un "portefeuille d’actifs" comprenant les ressources produites, naturelles et humaines.

La Banque mondiale intègre dans ses estimations un éventail plus large d’actifs, et notamment, pour la première fois, le capital humain. Elle affine la mesure du capital naturel — qui englobe désormais les forêts et les terres agricoles, les combustibles fossiles et les minerais. La richesse nationale ainsi mesurée inclut : le capital naturel, le capital humain (revenus d’une personne sur toute sa vie), le capital produit (bâtiments, infrastructures, etc.) et les actifs étrangers nets.

Ces estimations propose un nouveau portrait de l'économie mondiale. Il en ressort que :

 

• L'écart de richesse par habitant entre les pays de l'Ocde à hauts revenus et les pays en développement à faible revenu reste très élevé (52 fois supérieure dans les pays à revenu élevé).

• Pourtant, avec un quasi-doublement de leur niveau de richesse, les pays à faible revenu affichent une hausse supérieure à la moyenne mondiale de 66%. La richesse par habitant a malgré cela peu progressé en raison d’une forte pression démographique (particulièrement en Afrique subsaharienne).

• Dans plus d’une vingtaine de pays, la richesse par habitant a reculé ou stagné. Cette évolution concerne plusieurs grands pays à faible revenu, certains pays du Moyen-Orient exportateurs de pétrole et quelques pays de l’Ocde touchés par la crise financière de 2008-2009.

• Le capital humain représente les 2/3 de la richesse mondiale mais de manière inégale : autour de 70% de la richesse des pays à revenu élevé, seulement 40% dans les pays à faible revenu.

• Dans les pays à faible revenu, ce sont les ressources naturelles qui représentent encore l’essentiel de la richesse (47%). Dans dix des 24 pays de ce groupe, le capital naturel représente même plus de 50% de la richesse, en raison essentiellement de l’importance des terres agricoles et des forêts.

The Changing Wealth of Nations 2018: Building a Sustainable Future
Banque Mondiale, Glenn-Marie LANGE, Quentin WODON, Kevin CAREY, 30 janvier 2018

 

Voir également :

 

Comment expliquer la longévité de l’indicateur du PIB face aux indicateurs alternatifs de richesse ?
Ministère de la transition écologique et solidaire, Adam BAÏZ et Pierre VILLEDIEU, Document de travail N°37, février 2018

Si l’indicateur du PIB s’impose encore comme la référence internationale pour mesurer les richesses d’une société, les critiques à son égard ne manquent pas. Pour expliquer la longévité de l’indicateur du PIB, les auteurs identifient des raisons à la fois historiques, méthodologiques et politiques. Les indicateurs alternatifs de richesse qui se multiplient dans les milieux académiques, associatifs et politiques sont essentiels selon les auteurs, non pas pour se substituer au PIB, mais pour en nuancer l’interprétation.

Les nouveaux indicateurs de richesse 2017
Service d'information du Gouvernement, 21 février 2018

En 2015, les indicateurs fondés sur le seul PIB étant insuffisants, France Stratégie et le CESE ont permis d'identifier des indicateurs plus diversifiés : l'emploi, l'investissement, l'endettement du pays, la santé, les inégalités, l'éducation, la protection de l'environnement, le bien-être ressenti. Le rapport annuel rend compte de ces indicateurs et analyse les premiers impacts des réformes en cours. Il décrit également les expériences similaires à l'étranger.

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