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La résilience de l'emploi varie fortement d'un pays à l'autre depuis la crise selon l'Ocde

Perspectives de l’emploi 2017 - OCDE, juin 2017

13/06/2017

Dans sa publication annuelle sur les Perspectives de l’emploi, l'Ocde montre que les politiques macroéconomiques et structurelles ont joué un rôle déterminant dans l'évolution du chômage durant et depuis la crise de 2008-2009. Si la résilience des marchés du travail est maintenant générale, elle varie aussi considérablement selon les pays, et pas uniquement selon leur trajectoire de croissance.

L’Ocde constate que les marchés du travail de ses membres ont fait preuve de résilience depuis la crise

Le chômage est revenu en général à des niveaux proches de la période antérieure à la crise, ce qui n'est pas le cas de la croissance. L'Ocde ne constate pas non plus de hausse significative du chômage structurel ou de déclin du taux de participation. La crise s'est par contre traduite par un ralentissement de la productivité et des salaires. La moindre qualité des emplois serait le revers de la médaille de la résilience en matière de chômage.

Mais cette résilience de l'emploi diffère nettement selon les pays: pourquoi ?

Les différences dans l'évolution du chômage sont liées à la fois à l'ampleur du choc initial et à la trajectoire de croissance, pour partie liés à des choix de politique économique. Elles reflètent aussi des différences d'ajustement de l'emploi, liées aux institutions du marché du travail. A l'aide de modèles empiriques, l’Ocde identifie le rôle des politiques et institutions du marché du travail ainsi que celui de la politique et des multiplicateurs budgétaires lors d'une chute de production. Il examine ensuite quelle aurait été la trajectoire des pays de l'Ocde s'ils avaient eu des caractéristiques communes, équivalentes à la moyenne de la zone, en matière de protection des salariés et de négociation collective.

Le niveau de protection des salariés en place a eu un impact fort sur le niveau de chômage

Selon les simulations de l'Ocde, une protection des salariés équivalente à la moyenne de l'Ocde aurait permis de réduire significativement la hausse du chômage en Grèce, en Espagne, au Portugal, ou dans une moindre mesure en France. L'effet aurait été inverse en Autriche ou aux Etats-Unis. Des modifications dans le niveau de centralisation de la négociation collective aurait par contre eu un effet mineur.

Dans la plupart des pays, la politique budgétaire a contribué à la résilience de l'emploi

Selon les simulations, la politique de relance budgétaire a permis de modérer la hausse du chômage sur la période 2008-15 de 3 point de pourcentage en moyenne dans les pays de l'Ocde. Mais dans certains pays particulièrement touchés par la crise, comme la Grèce, l'Italie ou le Portugal les stabilisateurs automatiques n'ont pas pu jouer à plein. Quoique significatif, le rôle de la politique budgétaire expliquerait cependant moins les écarts entre pays que d'autres facteurs qui restent à quantifier.

Labour market resilience: The role of structural and macroeconomic policies
OECD Employment Outlook 2017, juin 2017, chapitre 2

Les perspectives de l'emploi pour la France :

Selon l'Ocde, l’emploi devrait se stabiliser d’ici la fin 2018 avec un taux d’emploi des 15-74 ans de 55,4% et un taux de chômage en légère diminution (9,5%). La polarisation des emplois s’accentue, comme dans beaucoup d’autres pays. Selon le tableau de bord, le marché du travail français se situe dans la moyenne des pays de l’Ocde (taux d’emploi, emploi des seniors). L’Ocde relève également des points de faiblesse relative, comme le niveau élevé du chômage ou la forte dualité du marché du travail.

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