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La Banque de France esquisse la dynamique de l’inflation d’ici à 2024

Projections macroéconomiques France - Banque de France, 20 décembre 2021

20/12/2021

Selon les dernières perspectives de la Banque de France, l’économie française a repris sa trajectoire d’avant-crise. L’inflation, elle, resterait durablement plus forte malgré une baisse progressive d’ici à fin 2022.

Dans ses dernières "projections macroéconomiques" pour la France, la Banque de France estime que "la reprise 2021 est solide". L’activité économique a retrouvé son niveau d’avant-crise dès le troisième trimestre. La croissance du PIB atteindrait 6,7% en 2021 en moyenne annuelle, puis 3,6% en 2022 et 2,2% en 2023, avant un retour sur un rythme proche du potentiel et nettement plus faible à 1,4% en 2024.

La Banque de France évalue en particulier dans ses perspectives la dynamique de l’inflation totale en 2021 et 2024. Après une "bosse" en 2021-2022, l’inflation aurait une dynamique similaire à celle précédant la crise financière de 2008, avec un rythme et des composantes proches de la période 2002-2007.

• 2021-2022 : conséquence des fortes hausses des prix de l’énergie et des produits manufacturés, l’inflation totale atteindrait un pic vers 3,5% au quatrième trimestre 2021 puis baisserait progressivement pour repasser au-dessous de 2% d’ici fin 2022.

• 2023-2024 : les hausses de prix des produits manufacturés redeviendraient faibles, mais l’inflation resterait portée par "une nette progression des salaires sur la durée et ainsi des hausses plus fortes des prix des services". L’inflation hors énergie et alimentation s’établirait sur les deux années autour de 1,7%, un niveau plus élevé que celui d'avant-crise Covid et proche du rythme des années 2002-2007.

La progression du pouvoir d’achat des ménages et des marges des entreprises ne seraient pas pour autant freinée par cette dynamique des prix et des salaires. Mais la Banque de France souligne qu’à court terme, le pic d’inflation pourrait se prolonger en cas de poursuite des tensions sur les prix des intrants dans la production ou de nouvelle hausse des prix de l’énergie. À moyen terme, la trajectoire de l’inflation dépendra de la transmission des hausses de prix aux salaires, et réciproquement.

Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode, cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder au document.

Projections macroéconomiques France
Banque de France, 20 décembre 2021

 

Voir aussi :

L’Insee consacre dans sa dernière Note de conjoncture un "éclairage" à la dynamique de la hausse de l’inflation en 2021 en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne.

Cette hausse est principalement due au rebond des prix de l’énergie, qui étaient tombés très bas en 2020. L’Allemagne et l’Espagne présentent une forte hausse qui dépasse sa moyenne des années d’avant-crise, la France et l’Italie faisant face à des hausses plus modérées.

En Allemagne, au-delà de l’impact de la baisse ponctuelle de la TVA au second semestre 2020, la taxe carbone introduite début 2021 contribue à tirer l’inflation à la hausse, alors qu’en Espagne ce sont les prix de consommation de l’électricité, très réactifs aux variations de prix de production. La transmission des hausses de prix à d’autres produits que l’énergie devrait s’amplifier sur les prochains mois. Selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation ne semble pas "pour le moment" avoir un effet d’entraînement sur les salaires.

Pour la France, l’Insee estime que l’inflation resterait supérieure à 2,5% au premier semestre 2022, avec une contribution moindre de l'énergie et une hausse de celle des produits manufacturés, reflet tardif de la forte hausse des prix de production de l’industrie (+14% sur un an en octobre 2021).

Les dynamiques récentes de l’inflation en France, Allemagne, Italie et Espagne sont liées à l’augmentation des prix de l’énergie mais avec des spécificités par pays
INSEE – Note de conjoncture, 14 décembre 2021

La Banque centrale européenne considère que les pressions sur les prix resteront temporaires. Après avoir atteint 4,9% en novembre 2021, l'inflation devrait fortement diminuer au cours de l'année 2022 et tomber légèrement en dessous de 2% d'ici la fin de 2022 et s'établir à 1,8% en 2023 et 2024.

Eurosystem staff macroeconomic projections for the euro area
Banque centrale européenne, 16 décembre 2021

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