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Diplôme et salaire : les études supérieures "paient" moins qu'il y a 20 ans, faute d'emplois qualifiés (CEREQ)

Que gagne-t-on à se former ? Zoom sur 20 ans d’évolution des salaires en début de vie active - CEREQ, février 2019

25/02/2019

En France, la poursuite d’études supérieures "paie" toujours : en deux décennies, tout comme le niveau global des études, les salaires en début de carrière ont dans leur ensemble progressé. Mais selon une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq), si la hiérarchie des salaires reste en accord avec celle des diplômes, le pouvoir d’achat des plus diplômés a néanmoins régressé.

CEREQ en bref

Sur la base des enquêtes Génération, les économistes du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) ont observé l'insertion professionnelle, sur cinq ans, de l'ensemble des sortants du système éducatif pour deux générations : ceux qui sont sortis en 1992 et en 2010.

• La poursuite d’études supérieures garantit toujours l’accès à des salaires plus élevés

Comme pouvait le laisser espérer l’essor global du niveau d’études depuis les années 1990, les salaires en début de carrière ont, dans leur ensemble, largement progressé en deux décennies (+12,8% pour l'ensemble des salariés, +8% pour les seuls salariés à plein temps). Pour autant, les évolutions n'ont pas été homogènes selon le niveau de diplôme.

• Les études supérieures sont "toujours rentables, mais moins qu’avant"

En 20 ans, les plus diplômés (grandes écoles, diplômés de l’université de L3 et au-delà) ont enregistré un net recul de leur pouvoir d'achat lié à leur salaire en début de carrière. Cela s’explique surtout par l’écart entre la création d'emplois qualifiés disponibles et le nombre des nouveaux diplômés arrivant sur le marché du travail, ce qui a produit un effet de déclassement. Des jeunes "surdiplômés" ont occupé des emplois moins qualifiés que ce qu'ils espéraient, ce qui s'est répercuté sur le niveau de rémunération. L’augmentation de la part relative des femmes parmi les hauts diplômés ne semble pas avoir eu d’effet significatif.

• Pour les niveaux de diplôme en-deçà de la licence, les salaires ont augmenté

Le salaire des moins diplômés a progressé grâce aux relèvements réguliers du Smic, sauf en 2010 et 2011. Ces revalorisations dépassent l'inflation depuis les années 1990. Le tassement de la hiérarchie des salaires et les meilleures rémunérations des moins qualifiés ont abouti à diminuer le nombre des bas salaires (inférieurs au deux tiers du salaire net médian) : 13,3% de bas salaires dans la Génération 1992 et 9,1% pour la Génération 2010.

• Cet effet de ciseau aboutit au resserrement de l’éventail des salaires entre les Générations 1992 et 2010

Le gain à court terme des études supérieures n’est donc plus à la hauteur de ce qu’un jeune pouvait en escompter au début des années 1990. Mais le Cereq souligne que la valorisation du diplôme se situe désormais de plus en plus dans l’accès et le maintien dans l’emploi : "plus de la moitié des non-diplômés sont sans emploi en 2015, pour seulement 5% des diplômés de grandes écoles, soit un différentiel de 45 points contre seulement 28 points" près de 20 ans auparavant.

Que gagne-t-on à se former ? Zoom sur 20 ans d’évolution des salaires en début de vie active
Centre d’études et de recherches sur les qualifications, Christophe BARRET, Arnaud DUPRAY,
CEREQ Bref, N°372, février 2019

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