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Des perspectives économiques mondiales fortement assombries par la guerre en Ukraine selon l'OCDE

- Perspectives économiques de l'OCDE, Rapport intermédiaire, septembre 2022

26/09/2022

Le monde, et l’Europe en particulier, subissent le coût de la guerre en Ukraine. La conjoncture et les perspectives économiques mondiales, et plus encore européennes, en sont fortement assombries selon les dernières projections à court terme de l'Ocde.

Rapport intermédiaire sur les Perspectives économiques mondiales de l'Ocde (sept 2022)

Dans son rapport intermédiaire sur les Perspectives économiques mondiales, l'Ocde revoit à la baisse sa prévision de croissance économique mondiale et surtout européenne en 2023 et souligne, comme d'autres institutions avant elle, les forts aléas baissiers entourant cet exercice.

Entre pertes de production, renchérissement des matières premières et risques de pénurie énergétique, inflation galopante et resserrement monétaire généralisé, incertitude et perte de confiance, la guerre menée en Ukraine par la Russie pèse fortement sur l'économie mondiale et plus particulièrement sur l'Europe.

L’indicateur composite avancé de l’OCDE, qui suit les fluctuations de l'activité par rapport à son niveau potentiel de long terme dans les pays membres, a atteint son point le plus bas depuis la crise 2008-09, si l'on exclut sa brève chute au début de la pandémie de Covid.

Les prix du gaz en Europe ont plus que triplé depuis 2021 et sont environ dix fois plus élevés que la moyenne 2010-19. La part de l'ensemble des dépenses énergétiques dans le PIB est passée de 5% sur 2010-19 à plus de 13% en Italie, de près de 4% à près de 10% en France et en Allemagne.

L’inflation devient "solidement ancrée" à un niveau élevé. Elle a gagné, au-delà de l’énergie et des transports, de nombreux produits et services. L’accélération des salaires n’est pas aussi manifeste en zone euro qu’aux Etats-Unis, mais les tensions sur le marché du travail devraient la favoriser.

Le resserrement généralisé des politiques monétaires visant à reprendre le contrôle de l’inflation restera un facteur essentiel de ralentissement de la croissance mondiale. L’érosion du revenu disponible réel des ménages, l’incertitude, et les prix élevés de certains produits énergétiques, pèseront aussi sur la consommation privée et l’investissement des entreprises.

• L'OCDE anticipe désormais une croissance du PIB mondial de 2,2% en 2023, soit -0,6 point de pourcentage par rapport à juin dernier. La prévision de croissance pour 2022 est confirmée à 3%. La révision est plus forte pour la zone euro (-1,3 point à 0,3%), avec une croissance négative attendue en Allemagne (-0,7%), faible en France (0,6%). Le PIB de la Russie reculerait de -4,5%. Passé un pic au 3° trimestre 2022, l’inflation refluerait en 2023 mais resterait en moyenne annuelle très supérieure aux objectifs des banques centrales dans la plupart des pays du G20 (6,5% en moyenne pour le G20, 4% dans les seules économies avancées).

• L’approvisionnement et les prix de l’énergie constituent un important risque baissier.

- Selon des simulations réalisées à l’aide du modèle NiGEM, l’ensemble des chocs associés à une forte hausse des prix du gaz (+50% à partir du 1er trimestre 2023) avec notamment une réduction temporaire de sa consommation de 10%, pourraient amputer la croissance européenne de plus de 1,25 point en 2023 par rapport au scénario de référence, et entraîner une hausse de l’inflation de plus de 1,5 point. De nombreux pays basculeraient alors en récession. À l’échelle mondiale, l’inflation serait renforcée de plus de 0,5 point et la croissance amputée d’un peu moins de 0,5 point de pourcentage.

- Un autre risque est que l’impact des sanctions occidentales contre les exportations de pétrole russe s’avèrent plus fort que prévu, d’autant que l’Union Européenne entend aussi interdire la fourniture de services d’assurance pour leur transport maritime hors UE. Une hausse supplémentaire de 20% des prix mondiaux du pétrole pendant un an, avec un pic au début de 2023, pourrait rehausser de 0.6 point l'inflation mondiale en 2023 et entraînerait une réduction de la croissance mondiale de 0.1 à 0.2 point de pourcentage.

A ces risques s’ajoutent ceux liés aux effets du changement climatique et à un redémarrage contrarié de l’activité en Chine si la crise immobilière n'est pas surmontée.

Synthèse par la Documentation de Rexecode, suivre le lien ci-desous pour accéder au document :

Payer le prix de la guerre
Perspectives économiques de l'OCDE, Rapport intermédiaire, 26 septembre 2022

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