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Depuis dix ans, les plus de 60 ans financent davantage les dépenses de protection sociale (France Stratégie)

Protection sociale : qui paie le coût du vieillissement de la population ? - France Stratégie, 7 décembre 2021

13/12/2021

Selon une note d’analyse de France Stratégie, les retraités contribuent de plus en plus au financement de la protection sociale, dont ils restent les premiers bénéficiaires. Cela permet de contenir en partie les effets du vieillissement de la population et la hausse de la contribution des actifs, qui assurent toujours l’essentiel du financement. La situation financière des plus âgés restant "en moyenne toujours relativement confortable".

France Statégie - note déc 2021

Entre 1979 et 2019,les dépenses sociales consacrées aux plus de 60 ans, liées à la maladie, aux retraites et à la perte d’autonomie, sont celles qui ont le plus progressé (+6 points). Elles représentent désormais les trois quarts des dépenses de protection sociale. De fait, la part des plus de 60 ans dans la population est passée de 17 à 26%. Ce vieillissement a alimenté la hausse des dépenses de protection sociale, qui ont progressé sur la même période de 25 à 31% du PIB.

France Stratégie tente de déterminer qui porte aujourd’hui le coût du vieillissement de la population, en mobilisant les comptes de transfert nationaux (CTN).

Ces comptes permettent d’étudier la distribution entre les âges des prestations de protection sociale, ainsi que la répartition de leur financement. Les CTN permettent en effet de constituer des profils par âge, non seulement de revenu et de consommation mais aussi de transferts publics et privés. En France, ces profils sont calculés par une équipe de la Paris School of Economics à partir notamment des données de l’Insee (dont l’enquête Budget de famille) ou de la Drees.

La dépense totale de protection sociale pour les plus de 60 ans augmente uniquement parce qu’ils sont plus nombreux, alors qu’on constate un "net freinage des dépenses par tête" depuis dix ans. Cela explique pourquoi les dépenses de protection sociale ne se sont pas envolées en dépit du vieillissement de la population.

Cette évolution s'explique d’abord par la montée en puissance des réformes successives du système de retraite, avec le recul de l'âge effectif de départ en retraite et le changement du mode de calcul des pensions, indexées sur les prix et non plus sur les salaires. Elle s’explique aussi par une mise à contribution plus forte des plus âgés au financement de la protection sociale avec la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) et des impôts et taxes affectés. Cette diversification des sources de financement a permis de réduire les prélèvements sur les revenus du travail.

L’essentiel du financement de la protection sociale continue néanmoins de peser sur les actifs en France. La contribution moyenne au financement de la protection sociale est d’environ 19.400 euros/an pour les personnes âgées de 40 à 59 ans, contre 7.900 euros pour les 60-79 ans et 5100 euros pour les plus de 80 ans. Les 0-19 ans contribuent quant à eux essentiellement via les taxes sur la consommation.

Exception française, le niveau de vie des plus âgés reste légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population. Une exception parmi les pays de l’OCDE, où les personnes de plus de 65 ans avaient en moyenne en 2016 un niveau de vie correspondant à 87% de celui de l'ensemble de la population.

Protection sociale : qui paie le coût du vieillissement de la population ?
Hippolyte d'ALBIS, Pierre-Yves CUSSET, Julien NAVAUX, Jacques PELLETAN
France Stratégie - Note d’Analyse N°103, décembre 2021

 

Voir aussi :

The 2021 Ageing Report: pension reform reversal and adequacy risks in the EU
Commission Européenne – Quarterly Report on the euro area N.2021/3, décembre 2021

Les projections de référence du rapport sur le vieillissement de 2021 tiennent compte de la législation actuelle en matière de retraite dans les pays membres de l'UE. Cependant, ces dernières années, des gouvernements ont eu tendance à annuler ou atténuer (parfois à titre temporaire) les réformes antérieures, en particulier celles sur le relèvement de l'âge de la retraite (Pologne, république tchèque, Slovaquie, Croatie, Pays-Bas, Irlande, Italie, Espagne). Par ailleurs, avec la baisse prévue des pensions, des revalorisations pourraient s'avérer nécessaire. L’article simule l'impact budgétaire de ces mesures sur l'équilibre futur des comptes sociaux.

Pensions at a Glance 2021: OECD and G20Indicators
OCDE, décembre 2021

Présentation des systèmes de retraite privés et publics des pays membres de l'OCDE et de certains pays non membres (Argentine, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Russie, Arabie Saoudite, Afrique du Sud) et de leurs principaux indicateurs (équilibre et financement, pensions, niveau de vie des retraités, projections, etc.). Les analyses globales sont complétées par des fiches pays. Publié tous les deux ans, ce rapport passe en revue les réformes entreprises depuis deux ans dans les pays de l'Ocde et du G20.

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