Espace adhrent
Page d'accueil > Analyses et prévisions > Veille documentaire > Document de la semaine > Croissance potentielle : diagnostic et propositions du CAE pour la France

Croissance potentielle : diagnostic et propositions du CAE pour la France

Redresser la croissance potentielle de la France - Conseil d'analyse économique, octobre 2014

07/10/2014

L'affaiblissement de la productivité et donc du potentiel de croissance affecte particulièrement le France. Une note du Conseil d’analyse économique se focalise sur deux facteurs susceptibles de le redresser : la formation de la main-d’œuvre et les politiques d’investissement et d’innovation.

Sans réaliser une estimation chiffrée de la croissance potentielle de la France, le Conseil d’analyse économique estime indispensable de ne pas écarter un scénario pessimiste. A titre illustratif, avec un taux de croissance annuel de 1,6% par an (chiffre retenu dans le programme de stabilité de la France à l’horizon 2017), le PIB en 2040 serait supérieur de 51% à celui de 2014. S'il n'était que de 1% par an, le PIB 2040 ne serait que de 31% supérieur à celui de 2014. Un tel scénario aurait des conséquences considérables sur la soutenabilité du système de protection sociale et la trajectoire des finances publiques.

La croissance du PIB à long terme est liée aux facteurs de production et à leur productivité. Or la productivité (par tête et horaire) a freiné dans tous les secteurs depuis les années 1970 en France, alors qu'en Allemagne et aux Etats-Unis, la productivité horaire a accéléré dans l'industrie au cours des années 2000. Trois facteurs expliqueraient le ralentissement des gains de productivité en France : un investissement en capital productif insuffisant (en quantité ou en qualité) ; une R&D trop faible et la diffusion trop lente des nouveaux produits et procédés de production ; des taux d’emploi et des compétences insuffisants.

Selon les auteurs, le principal frein à l’investissement est le manque de rentabilité des entreprises plutôt que le défaut de financements. Ils recommandent d’adapter les réglementations de certains secteurs (services intermédiaires comme les transports et certaines professions libérales) de manière à en réduire le coût pour les entreprises afin qu'elles dégagent davantage de marges.

Des progrès seraient possibles en mobilisant deux leviers. D'une part, inciter les entreprises à investir et innover notamment en améliorant l’efficacité du CIR ou la rentabilité du capital-risque. D’autre part, améliorer les compétences de la main-d'oeuvre et leur adéquation aux emplois, grâce aux filières technologiques et professionnelles et à la formation continue. Ce qui permettra de mobiliser les "importantes réserves d’expansion liées au niveau élevé du sous-emploi" des jeunes et des seniors.

Redresser la croissance potentielle de la France . Conseil d’analyse économique, Patrick Artus, Cecilia Garcia-Penalosa, Pierre Mohnen, Note N° 16, 1er octobre 2014

A lire également :

Is It Time for an Infrastructure Push? The macroeconomic Effects of Public Investment. FMI, World Economic Outlook (chapitre 3), octobre 2014. Selon les analyses empiriques du FMI, la hausse des investissements publics dans les infrastructures accroît la production à court terme en stimulant la demande globale, et à long terme en augmentant l'offre globale. L'impact est notamment significatif en période de ralentissement économique. Parmi les pays avancés, l'étude souligne les besoins d'investissements en Allemagne, où la perception de la qualité des infrastructures est dégradée.

Actualités

Etudes pour le débat public