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Crise du Covid-19 : Le FMI alerte sur la montée du risque d’insolvabilité des entreprises françaises

France: 2020 Article IV Consultation – FMI, 19 janvier 2021

25/01/2021

Dans son rapport sur l’économie française (article IV), le Fonds monétaire international rappelle que la France a été un des pays les plus touchés par la crise économique due au Covid-19 et salue la réponse des autorités. Il alerte cependant sur des perspectives de croissance très incertaines et la forte hausse de l'endettement des entreprises françaises.

FMI art IV France 2021

La France fait partie des pays les plus touchés par la pandémie, tant en termes d'impact sanitaire qu'économique.

Dans son rapport publié au titre de l’article IV de ses statuts, le FMI estime que la réaction de la France face à la crise a été "rapide, souple et proportionnelle à l’ampleur du choc" (environ 26% du PIB alloué aux mesures d’urgence et de relance sur 2020-2022). Néanmoins la chute du PIB en 2020 est brutale (-9%) et serait suivie d'une récupération partielle en 2021 (+5,5%). La crise laissera une empreinte durable.

En 2025, le PIB serait encore 4% sous le niveau projeté avant crise. La dette publique, déjà élevée en 2019 (98% du PIB), atteindrait 118% du PIB en 2021 et 122% en 2025. La France dispose cependant de marges pour intensifier la relance dans le cas où les risques baissiers se matérialiseraient. Une fois la reprise bien consolidée, la neutralité budgétaire devra être visée à moyen terme.

Pallier les risques liés à l'insolvabilité des entreprises pour assurer une reprise solide.

Le FMI souligne les risques associés à la forte montée de l'endettement des entreprises et à leur important déficit en fonds propres. Les politiques d’urgence, telles que les PGE (prêts bancaires garantis par l’État, 130 Mrds€ à fin 2020), ont certes évité des problèmes de liquidité immédiats, voire des faillites. Mais la dette des entreprises, qui était déjà en hausse, a augmenté de 10 points de pourcentage du PIB durant le 2e trimestre 2020.

Si le secteur bancaire, qui bénéficie du soutien de la politique monétaire accommodante de la BCE, dispose de coussins de fonds propres suffisants pour faire face à la hausse attendue du nombre d’entreprises insolvables, le FMI suggère, au moment où la reprise s’installera :

• de délaisser les PGE au profit de mesures encourageant le financement participatif, avec des instruments de type actions, bien ciblés en fonction de la viabilité et des besoins, afin de "stimuler l’investissement tout en réduisant les risques liés à un endettement excessif".

• de cibler progressivement les aides sur les secteurs les plus dynamiques de l’économie. L'expérience de la crise de 2008 suggère que les effets de "nettoyage" positifs de la crise sur la productivité globale ont été atténués par les pertes de productivité internes des entreprises. Le ciblage des aides pourrait augmenter l'efficacité de l'allocation des crédits, et faciliter la restructuration économique tout en contenant les coûts budgétaires.

Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, suivre les liens ci-dessous pour accéder au document.

France: 2020 Article IV Consultation—Staff Report
FMI - IMF Staff Country Report N.2021/015, 19 janvier 2021

France : Selected Issues – Firm dynamism and productivity in France – the role of credit
FMI - IMF Staff Country Report N. 2021/016, 19 janvier 2021, pp. 13-21

Voir aussi :

Défaillances et sauvegardes d'entreprises en France - 4ème trimestre et bilan 2020
Altares, janvier 2021

Bilan annuel des défaillances d'entreprises et des procédures de sauvegarde en France. En baisse de près de 40% par rapport à 2019, le nombre de défaillances est au plus bas depuis 30 ans : un paradoxe au regard de l'importance de la crise économique et sanitaire. Le nombre d’emplois menacés reste néanmoins élevé en dépit de la baisse globale du nombre d’entreprises en faillite.

Insolvency and debt overhang following the COVID-19 outbreak: assessment of risks and policy responses
OCDE – Economics Department Working Papers N.1651, janvier 2021

Impact du choc du coronavirus sur le risque d'insolvabilité des entreprises. Le document estime à quel degré les entreprises ont été amenées à épuiser leurs fonds propres et à augmenter leurs ratios d'endettement. Il examine l’impact potentiel de la hausse de l’endettement sur l’investissement des entreprises lors de la reprise à partir d'une analyse de la relation historique entre endettement et investissement. Sont ensuite étudiées les options politiques pour contenir les défaillances qui pourraient affecter des entreprises par ailleurs viables.

What Types of Firms Become Illiquid as a Result of COVID-19? A Firm-Level Perspective Using French Data
Commission Européenne – Discussion Papers N.136, janvier 2021

Ce document utilise les bilans financiers des entreprises françaises de la base de données ORBIS, uniquement à titre d'illustration, afin d'évaluer leur capacité à amortir le choc de la COVID-19 sur leurs ventes, grâce à leurs réserves de trésorerie, à leur flexibilité opérationnelle, et aux interventions de politique économique (notamment l'activité partielle, les moratoires fiscaux ou les prêts garantis par l'Etat). Objectif : évaluer dans quelle mesure la capacité à amortir le choc économique est liée aux caractéristiques spécifiques de l'entreprise et évaluer comment l'ampleur du choc économique (intervention politique et durée du choc) affecte la probabilité que des types spécifiques d'entreprises deviennent insolvables.

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