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Coût du travail et rigidité des salaires pèsent sur la compétitivité de la France (Commission européenne)

Macroeconomic imbalances - France 2014 (Commission européenne)

11/03/2014

Selon la Commission européenne, la France continue de connaître des déséquilibres macroéconomiques préoccupants, notamment la détérioration de sa balance commerciale et de sa compétitivité. Les coûts salariaux, liés à la rigidité des salaires et à un coin fiscal élevé, grèvent la compétitivité-prix.

La Commission européenne a publié début mars 2014 les bilans approfondis des déséquilibres macroéconomiques pour 17 pays de l'UE. Elle juge que "la France continue de connaître des déséquilibres macroéconomiques requérant une surveillance particulière". Outre la question de l’endettement public, la Commission s’inquiète une fois encore de la détérioration de la balance commerciale et de la compétitivité.

Selon la Commission, "les coûts salariaux élevés et les rigidités du processus de fixation des salaires pèsent sur la rentabilité des entreprises et sur leur capacité à faire face aux chocs".

• La France est l'une des économies de la zone euro où le coût horaire de la main-d'oeuvre est le plus élevé. Si le coût horaire a progressé relativement vite en France, il en a été de même de la productivité. Sur les 20 dernières années, la croissance des coûts salariaux unitaires nominaux a ainsi suivi une tendance analogue à celle observée en Europe. En revanche, depuis 2000, les salaires ont progressé nettement plus vite en France qu'en Allemagne ou en Autriche, alors que l'évolution de leur productivité était comparable.

• Le salaire minimum, qui constitue un élément essentiel de la fixation des salaires en France, est l'un des plus élevés de l'UE. Les augmentations du SMIC par le passé, ainsi que les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires, ont abouti à un resserrement de la structure des salaires et à une distorsion défavorable aux emplois qualifiés. De même, le CICE , qui réduit le coût des salariés gagnant moins de 2,5 fois le salaire minimum, n'a pas pour objet principal de soutenir les entreprises exportatrices. À long terme, ces facteurs "pourraient avoir une incidence sur la structure industrielle".

• "Les rigidités du processus de fixation des salaires continuent de limiter la capacité des entreprises à adapter les salaires en période de récession". La négociation salariale en France est caractérisée par l'importance des accords sectoriels, et les réformes récentes (loi Fillon sur le dialogue social) n'ont donné aux employeurs que peu de souplesse pour déroger aux dispositions de ces accords.

• Le coin fiscal, enfin, est plus élevé en France que dans la plupart des pays européens. La Commission estime cependant que le CICE devrait permettre de le réduire de 50% à près de 30% du salaire moyen, un niveau inférieur à celui constaté en Espagne.

Baisse de l'attractivité. La position extérieure globale nette de la France (PEGN), encore excédentaire en 2006, enregistre depuis un déficit croissant. Le stock net des investissements étrangers directs (IDE) reste positif, mais les flux entrants, indicateurs de l'attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, sont en baisse. "Si le niveau actuel de la PEGN ne fait pas craindre de risque significatif, la dynamique en cours pourrait devenir préoccupante, le fardeau de la dette extérieure risquant de grever la croissance future".

Déséquilibres macroéconomiques - France 2014 - Commission européenne, Occasional Papers, N°178, mars 2014.

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