Espace adhrent
Page d'accueil > Analyses et prévisions > Veille documentaire > Document de la semaine > Avec la deuxième vague, la pandémie de Covid-19 pèsera durablement sur l’économie française

Avec la deuxième vague, la pandémie de Covid-19 pèsera durablement sur l’économie française

Conjoncture et prévisions France - Banque de France, Commission européenne, FMI, Direction du Trésor…

09/11/2020

Le confinement "allégé" annoncé fin octobre aura un impact moins dévastateur sur l’activité économique française que celui du printemps, estime la Banque de France à partir d'une enquête auprès de chefs d’entreprise. La BdF anticipe un recul du PIB de -9 à -10% en 2020, la DG Trésor d’environ −11%. Dans leurs dernières prévisions pour la France, la Commission européenne et le FMI ne prévoient qu’un rebond modéré en 2021 et 2022.

Point de conjoncture BDF nov2020

La Banque de France fournit dans son dernier point de conjoncture une première estimation de l’impact des couvre-feux et du reconfinement sur l’activité, au niveau global et par secteurs. L’enquête de conjoncture qu’elle a menée entre le 28 octobre et le 4 novembre auprès de 8500 entreprises sur leur niveau d'activité en octobre et leurs anticipations pour novembre est, avec 90% des réponses obtenues après le début du confinement, une "première mesure de l’appréciation par les chefs d’entreprise de l’effet du confinement".

• L’activité devrait reculer de –12% en novembre contre –31% en avril

L’écart de près de 20 points de pourcentage entre la perte de PIB d’avril et celle estimée pour novembre (par rapport au niveau normal d’avant la pandémie) s’expliquerait pour près des trois quarts par le faible impact du reconfinement de novembre sur certains secteurs, l'industrie (hors aéronautique) et la construction en particulier.

L’activité dans l’industrie se maintiendrait à 89% de son niveau normal en novembre, alors qu’elle était tombée à 51% en avril. La situation est plus contrastée dans les services. Si les services aux entreprises continuent de fonctionner presque normalement, la restauration, l’hébergement, les services à la personne et, dans une moindre mesure le commerce, connaissent à peu près le même recul d’activité qu’en avril.

• Pour l’année 2020, la Banque de France estime que la récession serait comprise entre –9% et –10%. Elle était évaluée à un peu moins de 9% avant la deuxième vague de la pandémie. Une estimation "plus précise" sera publiée mi-décembre.

Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, voir ci-dessous les références des documents.

Point sur la conjoncture française à fin octobre 2020
Banque de France, 9 novembre 2020

Avec la deuxième vague de coronavirus, nous estimons la récession 2020 entre -9 et -10%"
Banque de France, Interview du gouverneur François Villeroy de Galhau, RTL, 9 novembre 2020

Voir aussi les dernières prévisions pour la France :

Selon les prévisions économiques de la Commission européenne (arrêtées au 22 octobre), le PIB de la France reculerait de -9,4% en 2020. Puis l’activité économique rebondirait de 5,8% en 2021 puis de 3,1% en 2022, soutenue à court terme par les mesures budgétaires visant à protéger la trésorerie des entreprises et l’emploi, et par le plan de relance en 2021 et 2022. A la fin de 2022, le PIB et l'emploi resteraient inférieurs à leur niveau de fin 2019. Le déficit public s’élèverait à 10,5% du PIB en 2020 puis 8,3% en 2021 et 6,1% en 2022. La dette publique augmenterait régulièrement, jusqu’à 119,4% en 2022.

European Economic Forecast, autumn 2020
Commission Européenne, Institutional Paper N.136, 5 novembre 2020

Le FMI anticipe un recul de l'activité économique française d'environ 10% pour l'année 2020 dans sa communication après une visite virtuelle au titre de l'article IV du 19 au 30 octobre 2020. Les bons résultats du 3e trimestre seront contrebalancés par une contraction au 4e trimestre en raison du couvre-feu puis du reconfinement. Pour 2021, le FMI attend une reprise partielle de 5 à 6%, mais celle-ci dépendra de l'évolution de la pandémie et des mesures d'endiguement associées.

France : Conclusions de la mission de consultation de 2020 au titre de l'article IV
FMI, 2 novembre 2020

La DG Trésor estime qu'en novembre, l’économie française évoluera à 20% en-dessous de la normale à cause du reconfinement, contre environ -5% en octobre. Un mois de confinement, suivi d’une période durant lesquelles des restrictions fortes continueraient de peser sur l’économie, aboutiraient à une réduction d’environ 2,5 points de la croissance annuelle. La perte de PIB est estimée par la DG Trésor à environ −11% sur l’ensemble de l’année 2020 par rapport à 2019.

Confinement - Reconfinement
Billet de Agnès Bénassy-Quéré, cheffe économiste de la Direction générale du Trésor, 4 novembre 2020

Euler Hermes estime quele PIB français se contractera de -7,1% au quatrième trimestre 2020, en retenant l'hypothèse d'un confinement prolongé jusque mi-décembre, suivi d’une levée partielle de cette mesure pour l’application d’un couvre-feu pendant les fêtes de fin d’année. La croissance s’établirait ainsi à -10% sur 2020. En 2021, Euler Hermes n’envisage pas un assouplissement des mesures sanitaires avant mars. L’activité économique française rebondirait alors modérément (+3,4% au T1 2021).

Delayed but not derailed: the eurozone recovery after ‘lockdown light’
Allianz – Euler Hermes, 5 novembre 2020

Actualités

Etudes pour le débat public