12/12/2022
Le retournement conjoncturel en France et en Europe prend davantage l'allure d'un virage progressif que d'une chute. Mais l’impact de la crise énergétique sur les ménages et les entreprises n’a pas encore joué à plein. Il existe aussi une grande hétérogénéité dans l’industrie au dépens des secteurs énergo-intensifs. Aux Etat-Unis la croissance est toujours là mais l'indice ISM de l'industrie est passé en territoire de contraction.
Selon l’enquête mensuelle de la Banque de France, le PIB progresserait encore de 0,1% au 4e trimestre par rapport au précédent. Mais le choc énergétique est à venir. Si 24% des entreprises indiquent que la crise énergétique a eu un impact significatif sur leur activité, 35% l’attendent dans les trois prochains mois (42% dans l’industrie). Les ménages, qui n’auraient subi en 2022 que 5% de la perte selon la DG Trésor, subiront un prélèvement de l’ordre de 0,5% sur leur pouvoir d’achat avec la hausse de 15% des prix du gaz et de l’électricité début 2023.
Aux Etats-Unis, l’indicateur de nowcasting de la Fed d’Atlanta estime la progression du PIB au 4e trimestre à 3,2% l’an et la confiance des ménages remonte. Les indices ISM varient fortement entre les services, dynamiques (54,4) et l'industrie, en territoire de contraction (49,0). Un trou d’air reste probable en 2023, de moindre ampleur qu’en Europe.